lundi 27 décembre 2010

Avant-propos des MYTHES GRECS

De Robert Graves, traduit de l’anglais par Mounir Hafez

"Après avoir corrigé les épreuves des Mythes grecs en 1958, j’ai médité sur Dionysos, le dieu ivre, ainsi que sur les Centaures auxquels s’attache une réputation contradictoire à la fois de sagesse et de dépravation, et également sur le nectar de l’ambroisie des dieux. Ces trois thèmes sont étroitement reliés. En effet, les Centaures vénéraient Dionysos dont les fêtes débridées à l’automne s’appelaient les  "Ambroisies". Je ne pense plus aujourd’hui que ces Ménades, lorsqu’elles parcouraient la campagne dans un état de frénésie, déchiquetant les animaux ou les enfants, puis se vantant d’avoir été jusqu’en Inde et d’en être revenues, étaient seulement ivres de vin ou de boisson à base de lierre. Les preuves que j’ai réunies dans mon livre : La Nourriture des Centaures (1958) montrent que les Satyres (ils appartenaient à des tribus dont le totem était un bouc), les Centaures (ceux-ci à des tribus dont le totem était un cheval) et leurs femmes, les Ménades utilisaient ces breuvages pour se laver la bouche après absorption d’une drogue autrement plus forte : un champignon cru, l’amanita muscaria, qui provoque des hallucinations et un véritable délire des sens, confère la vision prophétique et communique une vigueur sexuelle et une puissance musculaire remarquable. A ces transes qui duraient quelques heures succédait une totale prostration. Ce phénomène expliquerait la légende de Lycurgue, qui, armé d’un simple aiguillon de bœuf , mit en déroute toute l’armée de Dionysos, formée de Ménades et de Satyres ivres, après son retour victorieux de l’Inde.

Sur un miroir étrusque l’amanita muscaria figure en relief aux pieds d’Ixion. C’était un héros thessalien qui savourait l’ambroisie en compagnie des dieux. De nombreux mythes confirment ma théorie selon laquelle ses descendants, les Centaures, usaient de ce champignon ; et selon certains historiens, les "guerriers scandinaves furieux" l’employèrent en d’autres temps pour se donner de l’audace dans les batailles. J’en suis arrivé aujourd’hui à la conviction que l’"ambroisie" et le "nectar" étaient des champignons vénéneux : très certainement l’amanita muscaria, mais peut-être aussi d’autres, surtout un petit champignon de fumier assez mince qu’on apelle panaeolus papilionaceus qui procure des hallucinations agréables et sans danger. Un champignon assez semblable à celui-ci figure sur un vase attique entre les sabots de Nessos le Centaure. Les "dieux", à qui dans les mythes étaient réservés l’ambroisie et le nectar, étaient peut-être des reines et des rois sacrés de la période préclassique. Le crime du roi Tantale était d’avoir violé un tabou : il avait invité des gens du commun à partager avec lui l’ambroisie.
Le caractère sacré de la reine et du roi s’était perdu en Grèce ; c’est alors semble-t-il que l’ambroisie devint l’élément secret des Mystères éleusiniens, orphiques et des autres Mystères rattachés à Dionysos. En tout cas les participants juraient de ne pas révéler ce qu’ils mangeaient ou buvaient, ils avaient des visions inoubliables et l’immortalité leur était promise. L’"ambroisie" offerte aux vainqueurs des courses olympiques, lorsque la victoire ne leur conféra plus la royauté sacrée, était nettement un produit de remplacement : c’était un mélange d’aliments dont les premières lettres, comme je l’ai montré dans mon livre :
La Nourriture des Centaures, formaient le mot "champignon" en grec. De même les ingrédients, cités par les auteurs classiques, servant à préparer le nectar et le cécyon, la boissson parfumée à la menthe de Déméter à Éleusis constituaient les lettres du mot "champignon".
J’ai moi-même mangé du champignon hallucinogène, le psilocybe, ambroisie divine utilisée de temps immémorial par les Indiens Masatec de la province d’Oxaca au Mexique, j’ai entendu la prêtresse invoquer Tlaloc, la déesse champignon, et j’ai eu des visions transcendantes. Aussi suis-je entièrement d’accord avec R. Gordon Wasson, l’auteur américain qui a découvert cet ancien rite et selon lequel les conceptions de Ciel et d’Enfer en Europe proviendraient peut-être de Mystères de ce genre. Tlaloc était née de la foudre, de même Dionysos, et dans le folklore grec, comme chez les Masatec, tous les champignons en sont également nés — on les dénomme communément  "nourriture des dieux" dans les deux langues — Tlaloc portait une couronne formée de serpents, tout comme Dionysos. Tlaloc habitait sous la mer, tout comme Dionysos. La coutume barbare des Ménades d’arracher la tête de leurs victimes se rapporte peut-être allégoriquement à l’arrachage de la tête du champignon sacré — puisque au Mexique on ne mange jamais sa tige. On nous dit que Persée, roi sacré d’Argos, converti au culte de Dionysos, donna son nom à Mycènes, du nom d’un champignon qui poussait à cet endroit, qu’il avait lui-même découvert et qui donna naissance à un cours d’eau. L’emblème de Tlaloc était un crapaud, de même celui d’Argos ; et de la bouche du crapaud naît une rivière, sur la fresque de Tepentitla. Mais à quelle époque la culture européenne et le culture de l’Amérique centrale entrèrent-elles en contact ?
Ces théories exigent de plus amples recherches, je n’ai donc pas fait état de mes découvertes dans le texte de la présente édition. Je serais très reconnaissant à toute personne qui, par sa compétence en la matière, m’aiderait à résoudre ce problème.
Deya, Majorque, Espagne. R. G.
1960.


"Amanita muscaria is now primarily famed for its hallucinogenic properties, with its main psychoactive constituent being the compound muscimol."
http://en.wikipedia.org/wiki/Amanita_muscaria

dimanche 26 décembre 2010

Philippe Gerrienne - Les plantes anciennes


Les plantes les plus anciennes
La systématique moderne sépare nettement les algues, vivant en mer pour la plupart, des plantes qui, dans l’ensemble, sont terrestres. Les premières constituent un vaste fourre-tout polyphylétique, c’est-à-dire groupant des espèces d’origines évolutives diverses. Les plantes, au contraire, sont évolutivement homogènes, ou monophylétiques : on les appelle Embryophytes car elles se distinguent toutes par la présence d’un embryon. On regroupe néanmoins les algues vertes et les Embryophytes au sein des Chlorobiontes (Lecointre et Le Guyader, 2006), seuls organismes possédant à la fois les chlorophylles a et b, l’un des acquis évolutifs communs à l’ensemble du groupe. Les Embryophytes sont aussi caractérisées par la présence de sporanges, sacs pluricellulaires libérant des spores ; les sporanges femelles sont appelés archégones et les mâles anthéridies. Par la suite, nous emploierons le terme « plantes » pour désigner les Embryophytes, ou encore « plantes terrestres », en référence à leur milieu de vie.
Le cycle de reproduction des plantes fait alterner deux organismes distincts. L’un, appelé gamétophyte parce qu’il produit des gamètes, est qualifié d’haploïde, car chacun de ses chromosomes est en un seul exemplaire. L’autre, appelé sporophyte parce qu’il disperse des spores, est qualifié de diploïde, chacun de ses chromosomes étant en deux exemplaires. Les mousses sont des gamétophytes et les plantes vasculaires des sporophytes. Quant aux sporophytes des mousses et aux gamétophytes des plantes vasculaires, ce sont des organismes discrets, fragiles et difficiles à repérer.
Les plus anciennes traces des plantes sont leurs spores, cellules produites en grand nombre dans les sporanges. Les mousses et les fougères dispersent leurs spores en grande quantité ; elles germent et donnent naissance aux gamétophytes. Une paroi très solide, l’exine, constituée d’un mélange de macromolécules extraordinairement résistantes que l’on appelle la sporopollénine, rend les spores résistantes à la dessiccation et aux agressions de l’atmosphère et du soleil. La présence de la sporopollénine explique que les spores se conservent en grand nombre dans les sédiments.
Les spores les plus anciennes — et non controversées! — proviennent d’Arabie Saoudite et remontent à l’Ordovicien moyen, soit –475 Ma (Stroher et al., 1996). Les plus anciens fragments de sporanges contenant des spores in situ ont été récoltés dans des sédiments de la fin de l'Ordovicien, soit –450 Ma (Wellman et al., 2003). Ils montrent des affinités avec les sporanges de mousses.
La plus ancienne plante possédant des axes, ou tiges, est Cooksonia (Edwards et Feehan, 1980), une minuscule plante sans feuilles, avec des tiges divisées par dichotomies, le résultat étant des axes équivalents dont la partie terminale s’évase en un sporange en forme de coupe. Cooksonia a vécu du Silurien moyen, —425 Ma, au Dévonien inférieur, environ –400 Ma. En raison de la découverte de cellules conductrices dans un Cooksonia du Dévonien inférieur (Edwards et al., 1992), cette plante a été considérée comme l’archétype des plantes dites « vasculaires », chez lesquelles les cellules conductrices, trachéides ou vaisseaux, se généralisent. Plus archaïques, les trachéides ont des parois transversales qui freinent la conduction et elles communiquent entre elles par des orifices latéraux appelés ponctuations ; Plus évolués, les vaisseaux n’ont pas de parois transversales et la conduction y est beaucoup plus rapide.
Le genre Cooksonia, probablement polyphylétique, comporte de nombreuses espèces, parmi lesquelles C. caledonica (Edwards, 1970). Ses sporanges en forme de reins ont une fente de déhiscence leur permettant de s’ouvrir. Ils sont donc très différents des sporanges en coupe de Cooksonia pertoni. Ce caractère à lui seul pourrait justifier le transfert de C. caledonica dans un nouveau genre, encore à créer.
À la fin du Silurien, Cooksonia était accompagné d’une flore lilliputienne de plantes bâties selon la même organisation que lui, mais qui en différaient par des détails : sporanges poilus ou verruqueux chez Tarrantia, très allongés chez Salopella, allongés, avec aussi des tiges tordues, chez Tortilicaulis. Les bords des rivières et des plans d’eau à la fin du Silurien étaient couverts d’une végétation rase mais abondante. Le Canada et la Chine du Sud, à cette époque situés sous l’équateur, possédaient déjà des plantes plus grandes, les Zostérophyllopsides, sans doute favorisées par un climat propice (Kotyk et al., 2002).
P. 18 à 20 du livre intitulé Aux Origines des plantes sous la direction de Francis Hallé Éd. Fayard

Agriculture durable


... "Or, les faits montrent que ces initiatives sont gagnantes à plus d’un titre. Au Mali, dans 65 villages de planteurs de coton, formés en 2007-2008, on a noté une réduction de 94 % de l'utilisation des pesticides chimiques et une augmentation de 400 % de l'utilisation des matières biologiques comme le compost, le fumier ou la paille de riz. Au Sénégal et au Mali, on enregistre une réduction de 90 % de l’utilisation de pesticides chimiques, un à deux ans après les formations."...
http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=4509

Le mot du jour

Halieutique adjectif
Latin halieuticus, du Grec halieutikos, de halieus, pêcheur

Qui relève de la pêche

Larousse

samedi 25 décembre 2010

La BD avec Charles Burns



Vos personnages ont souvent des problèmes de santé . Êtes-vous fasciné par la maladie?


Non, pas vraiment. Je l’amène jusqu’à la défiguration et l’utilise comme une métaphore. Mes protagonistes manifestent physiquement leur mal-être, et se transforment jusqu’à se recréer eux-mêmes.

L'humour du jour

Street Musicians : http://www.laurel-and-hardy.com/

Je les ai localisés, chef !

Éditions Plume de carotte

28, impasse des Bons Amis

31200 Toulouse

Site :
http://www.plumedecarotte.com/

vendredi 24 décembre 2010

C'est extra







Le Buis - L'HERBIER BOISÉ de Bernard Bertrand ; une video sur la Flandre en fin de page.


Le buis
Buxus sempervirens L., Buxacées
Bois sacré
* Petit arbre (jusqu’à 5 m)
* Feuilles persistantes, petites, ovales et coriaces
* Petites fleurs jaune verdâtre, groupées en bouquet à l’aisselle des feuilles
* Fruits mûrs bruns, en capsules sessiles, présentant trois petites cornes.
Botanique
Une seule espèce, mais de nombreux cultivars. Le Buis est avec l’If l’une des plantes les plus utilisées pour réaliser des topiaires, ou des bordures de parterres.
Synonymes
Bois béni, Bois d’Artois, Bois à boîtes ("box tree" en anglais !)
Symbolique
L’immortalité, la force et la santé ! Béni, il est un porte-bonheur chrétien…

Espérance de vie : plusieurs centaines d’années

Apaisant… Le Buis, qui se retrouva au cœur des jardins courtois, cachant aux yeux du monde le secret de bien des galanteries, constituerait pourtant un remède capable d’apaiser les pulsions sexuelles trop envahissantes !

Antipossession… "Si quelqu’un est possédé du Démon, on prend des brins de buis du dimanche des Rameaux, on les attache les uns au bout des autres avec une ficelle et on met cette guirlande autour du lit du patient. Le malade cesse d’être possédé." Rolland.

Dire du Buis qu’il est un arbuste est une insulte pour cette force de la nature… Il faut se promener dans une de ces forêts denses et impénétrables, souvent posées sur le caillou ou les vires les plus escarpées, pour comprendre toute la force de vie qui émane de celui qui paraît être un solide vieillard défiant les forces adverses et les ans. L’extrême lenteur de sa croissance, ses rameaux toujours verts, les nouaisons de sa carcasse, lui valent d’être l’un des plus puissants symboles d’éternité, à tel point qu’il est difficile de dire d’un buis s’il a cent ou mille ans !
Les Gaulois, et sans doute avant eux leurs ancêtres préhistoriques, lui vouaient un véritable culte, il était alors de toutes les cérémonies… Afin de ne pas attirer les foudres des forces obscures de la forêt, les chrétiens lui conservèrent une place de choix dans leur cérémonial, en en faisant le principal rameau béni. On l’appelle d’ailleurs en de nombreux lieux "le Bois à bénir" ! Le sacrement reçu, ses petits bouquets, toujours verts, se retrouvent encore aujourd’hui dans chaque pièce de la maison, généralement au-dessus des portes ou glissés derrière le crucifix de la chambre à coucher ! Les communs ne sont pas oubliés, ni les étables et les granges, ni même les champs ! C’est que le Buis protège indifféremment hommes, bêtes et récoltes…
Pour sa valeur protectrice, il fut souvent planté autour des jardins et des maisons. Ainsi, couvents, châteaux ou demeures bourgeoises favorisèrent l’expansion de ce petit arbre méridional vers des contrées plus nordiques. Chacun pouvait s’enorgueillir de posséder, qui un herbarium, qui un théâtre de verdure ou un labyrinthe en Buis…
Quant aux topiaires, ces buissons végétaux sculptés en formes suggestives, eux aussi étaient en Buis. Ils donnaient au maître de maison un inestimable prestige et aux jardiniers beaucoup de travail et d’application… de talent aussi !
Quant à son bois, il a la réputation d’être, vert ou sec, dur comme du fer. Il doit cette qualité à la densité et à la finesse de son grain qui lui valut d’être à la base de toute une industrie de petis objets précieux. Le Buis sera alors au centre d’un fructueux commerce qui fut la richesse d’une région entière comme le Jura. Seul le diamètre de son tronc limite ses usages, c’est sans doute ce critère qui lui vaut trop souvent le mépris du forestier. Mais insensible à l’injustice, le petit arbre nous rappelle sans cesse que l’on peut avoir un cœur de pierre et être d’une grande générosité !
 
Usages
Le bois de Buis est principalement utilisé en tournage, sculpture, marqueterie et tabletterie, cuillères, petits jouets, jeux de société (échecs), instruments de musique, de dessin, de bureau, tabatières, figurines, etc.
Feuilles et écorce sont utilisées en médecine populaire et en phytothérapie.
L'HERBIER BOISÉ Ed. Plume de carotte

jeudi 23 décembre 2010

L'HERBIER BOISÉ - Bernard Bertrand ; chanson de Margaret (en fin de page)



L’ailante
*Ailantus glandulosa Desf., Simarubacées
*Arbre atteignant 25 à 30 m de haut, drageonnant en abondance
*Feuilles composées de 15 à 25 folioles, ovales, entières, présentant quelques grosses dents à leur base
*Fleurs jaune verdâtre, d’odeur désagréable
*Fruits ou samares, à graines arrondies et comprimées en leur centre.


Botanique
Les feuilles dégagent, lorsqu’on les froisse, une odeur désagréable, mais ce sont les fleurs mâles qui sont franchement nauséabondes, c’est pourquoi on a planté de préférence des arbres femelles. Un choix qui a contribué à une plus grande dissémination de l’espèce, par semis spontané. Ses jeunes rejets présentent le curieux aspect d’un manche à balais, sans aucune branche !

Synonymes
Vernis du Japon, Frêne puant, Faux-vernis du Japon…
Symbolique
En Asie, l’ailante permet de passer du monde terrestre au céleste.



Son histoire rappelle celle du Robinier : entrée illicite sur notre territoire et refus de se plier à nos lois !
Il est entré chez nous avec de faux papiers, se faisant passer pour un Vernis du Japon, ce qu’il n’est pas ! L'erreur serait le fait des botanistes anglais qui le confondirent avec un Sumac nippon (Rhus sp.) ; et le bougre entretient si bien la confusion qu’aucun démenti officiel n’a réussi à déjouer l’imposture !

Son patronyme d’Ailante lui convient mieux. D’origine malaise, il signifie l’"Arbre qui monte au ciel"… On doit à Pierre d’Incarville d’avoir fourni les semences aux Anglais sus dénoncés et l’introduction du premier spécimen en France, entre 1760 et 1796. L’éminent missionnaire crut bien faire, introduisant un migrant plein de promesses : ses feuilles devaient permettre de nourrir la larve d’un énorme bombyx (Phlosamia Cynthia) dont on espérait extraire quantité de soie noble, pour tissus haut de gamme ! Mais l’insecte ne se plia pas aux contraintes imposées et l’opération fut un échec. Sauf pour l’Ailante lui-même, qui conjugue modes de reproduction multiples et efficacité de propagation…

Ses graines ou samares, en forme d’hélice d’hélicoptère, lui permettent de se disséminer à profusion. Il prospère avec une rapidité étonnante, donnant par ailleurs de jolis fûts ! Rien ne lui résiste, installé comme arbre d’ornement dans un jardinet, il fera rapidement de gros dégâts sur les constructions alentour, n’hésitant pas, le cas échéant, à coloniser les toits plats ou les terrasses de ses semis ! Comme cela ne suffit pas à son appétit d’espace, ses racines conquièrent inlassablement de nouvelles terres… S’infiltrant partout, y compris là où il ne faut pas, elles émettent des rejets, qui, se souciant peu des limites de propriété, n’hésiteront pas à envahir la pelouse du voisin, avec les inévitables conflits de proximité que cela suppose. On tente alors de limiter son développement. Mais l’arbre n’a pas dit son dernier mot, il inflige à celui qui essaie de le contrarier de vilaines allergies… Inquiétante invasion, à laquelle les autorités tentent de remédier tardivement : notes et circulaires diverses alertent les candidats à l’adoption… Aucune circonstance atténuante ne semble jouer en faveur de l’envahisseur ! Un étranger évidemment... La xénophobie pourrait bien gagner les esprits les plus tolérants. Pourtant l’Ailante n’est en rien responsable de nos inconséquences, et son exemple devrait nous inciter à plus de réflexion et de sagesse, quant à l’introduction chez nous d’espèces végétales nouvelles !
L’HERBIER BOISÉ - Histoires et légendes des arbres et arbustes Bernard Bertrand Éd. Plume de carotte
Photo trouvée sur ce site :
http://www.lesarbres.fr/ailante.html

Les plantes anciennes


Les plantes anciennes
Philippe Gerrienne
"Chaque fois que je récolte des plantes fossiles, c’est la même fascination, le même émerveillement devant cette fenêtre entrouverte sur une biodiversité que nous connaissons encore si mal. Il y a souvent aussi un peu de tristesse et même un étrange sentiment de culpabilité. Ces fossiles qui nous sont parvenus, parfois presque intacts, au terme de millions d’années d’un improbable voyage géologique, sont condamnés à très brève échéance. Attaqués par la lumière et par l’oxygène, ils vont rapidement s’affadir et quasiment disparaître. Pourtant, la démarche des paléobotanistes est porteuse d’espoir : celui de pouvoir raconter un jour une des plus fabuleuses histoires, l’histoire de ces centaines de milliers d’espèces de plantes qui peuplent la Terre d'aujourd’hui.
Au tout début...
L’histoire de notre univers commence il y a quelque 15 milliards d’années (Ga) par une phase d’expansion d’un objet dense, chaud et opaque. Cette phase, que l’on présente de façon erronée comme une explosion dantesque, est plus connue sous le nom de Big Bang. Plus de 10 Ga plus tard, vers 4,6 Ga, notre système solaire se forme, Terre comprise. La jeune Terre est soumise à un intense bombardement de météorites qui lui apportent, entre autres, une grande partie de son eau.
L’histoire de la Terre comprend le Précambrien, long de plus de 4 Ga, et le Phanérozoïque, toujours d’actualité, qui a débuté il y a environ 542 millions d’années (Ma). La vie serait apparue vers 3,8 Ga et les premières étapes de son développement ne font pas l’unanimité (Javaux, 2006). Leur étude est fondamentale pour comprendre notre biosphère actuelle, mais elles représentent une tâche ardue car les fossiles sont rares.
Les étapes les plus anciennes de l’histoire de la vie sur terre, au cours de l’Archéen et du Protérozoïque, font l’objet de controverses acharnées entre spécialistes. Il n’existe de consensus sur l’existence de formes de vie primitives qu’à propos des cyanobactéries (2,15 Ga) ou des microfossiles de type bactérie du Canada (2Ga) (Javaux, 2006 ; Allwood et al., 2006).
Les algues rouges de la Hunting Formation, au Canada (Butterfield, 2000), sont les organismes pluricellulaires les plus anciens dont les affinités soient certaines ayant des cellules eucaryotes, c’est-à-dire possédant de véritables noyaux. Elles ont vécu au Mésoprotérozoïque (1,2 Ga).
À la fin du Protérozoïque et au début du Phanérozoïque , la biosphère se peuple progressivement et se diversifie : algues multicellulaires, champignons et animaux aquatiques. Les plantes terrestres apparaissent plus tard, à l’Ordovicien, deuxième période de l’ère phanérozoïque."

Chapitre premier p. 17-18 du livre intitulé Aux origines des plantes - Des plantes anciennes à la botanique du XXIe siècle. Sous la direction de Francis Hallé Chez Fayard

mardi 21 décembre 2010

Quelques pièces du miniguide de la Salamandre

En cliquant une première fois, et une seconde fois sur l'image qui se sera présentée, on obtient un grossissement "à la loupe" très intéressant pour pouvoir lire et regarder les dessins agréablement.





Le petit journal du jour


Préserver son système cardiovasculaire et son coeur
La pression artérielle est étroitement liée à la qualité du sommeil mais aussi à d'autres facteurs tels que le stress, les émotions ou encore l'effort. Toutefois, les plages de sommeil, en permettant de reposer l'organisme, restent un moment grandement bénéfique pour la régulation du système cardio-vasculaire et préserve aussi le cœur. Même de courtes siestes procurent un effet positif. Attention toutefois à ne pas dormir trop longtemps, afin de ne pas saborder sa nuit de sommeil le soir venu. D'autre part, le Dr Jean-Jacques Mourad, président de la CFLHTA rappelle que "les "mauvais" dormeurs doivent aussi savoir que, en plus de l'hérédité, du fait de manger très salé, d'être sédentaire ou en surpoids, la dette de sommeil, en qualité et en quantité, augmente leurs risques de devenir ultérieurement hypertendus".
http://www.lepetitjournal.com/homepage/a-la-une/69867-hypertendus-dormez-vous-bien.html

jeudi 16 décembre 2010

lundi 13 décembre 2010

Les phrases du jour

Because of the shortage of affordable housing, there are more and more homeless people.
À cause de la crise du logement, il y a de plus en plus de sans-abri.

I'm glad to see you're up and about again.
Je suis contente de te voir de nouveau sur pied.

I've always wondered why leek is the emblem of Wales.
Je me suis toujours demandé pourquoi le poireau est l'emblème du pays de Galles.

En feuilletant le Bescherelle

dimanche 12 décembre 2010

samedi 11 décembre 2010

Interview de Klaus Nomi


à l'écoute des propos de Klaus Nomi, je lui trouve beaucoup de fraîcheur. Il y a en lui un peu de Mickey mouse, et par rapport à ce qu'il dit de la magie, il est sur la même longueur d'onde que Julien Gracq. Klaus Nomi, une personnalité dont j'aime beaucoup l'indépendance d'esprit. Dommage qu'il nous ait quittés si tôt.

mercredi 8 décembre 2010

"That doesn't have to happen" - Message du Sierra Club

"Les loups gris sont menacés
Les loups gris, l'un des animaux les plus majestueux de l'Amérique du Nord, ont vu leur habitat réduit en plusieurs régions importantes, y compris les Rocheuses du Nord. Seuls 1.600 individus parmi les loups gris et 100 couples reproducteurs restent dans les Rocheuses du Nord, mais les législateurs dans le Montana, le Wyoming, l'Idaho font pression pour contourner la législation sur les espèces en voie de disparition et leur enlever ainsi leur protection. Les loups pourraient disparaître à jamais de la région. ..."
"Wolves are being unjustly blamed for killing too many elk. The numbers, however, don't support this. In Montana, Idaho, and Wyoming elk numbers have actually increased 18 percent since wolf reintroduction.
Wolves are also unjustly blamed for livestock deaths, when they aren't even among the leading causes of losses. Weather, disease, and even dogs kill far more livestock than wolves do.
Congress should play no role in determining whether or not wolves should be listed under the Endangered Species Act. That is a decision that should be made by independent science. To legislate such a decision would weaken the Act and set a dangerous precedent that could lead to more native fish, wildlife, and plants being wrongly stripped of protection."

On accuse injustement les loups de tuer un trop grand nombre de wapitis. Les chiffres cependant n'accréditent pas cela. Dans le Montana, l'Idaho et le Wyoming le nombre de wapitis a effectivement augmenté de 18 pour cent depuis la réintroduction du loup. Les loups sont également mis en cause en ce qui concerne les pertes parmi le bétail, alors qu'ils n'en sont pas les premiers responsables. Les intempéries, la maladie, et même les chiens tuent beaucoup plus de bétail que ne le font les loups.
Le congrès ne devrait jouer aucun rôle pour déterminer si oui ou non les loups doivent être recensés en vertu de la loi sur la protection des espèces en voie de disparition. C'est une décision qui devrait être prise par des scientifiques indépendants. Légiférer à propos d'une telle décision pourrait affaiblir la loi et créer un dangereux précédent pouvant conduire à une augmentation du taux de reproduction de la faune, des poissons, et des végétaux qui seraient privés à tort de toute protection.
https://secure2.convio.net/sierra/site/Advocacy?cmd=display&page=UserAction&id=5186&autologin=true&s_src=610MSCSH02&s_subsrc=nonmember&JServSessionIdr004=1mo88hsbk2.app226a

lundi 6 décembre 2010

dimanche 5 décembre 2010

Réflexions de Julien Gracq


"Les marques de l’ancien lien de sujétion entre colonisateurs et colonisés, protecteurs et protégés, restent indélébiles des deux côtés. "Libre" et "libéré" ne sont pas synonymes ; ce n’est que quand la liberté a effacé derrière elle, avec le temps, sa genèse et son histoire qu’elle est vraiment libre, libre comme l’air, comme l’air qu’on respire sans y penser. Bienheureuse inconscience à laquelle seuls quelques pays anglo-saxons ou nordiques semblent avoir vraiment accédé ! Tout le reste de la planète, dans cette stase post-coloniale que nous vivons, relève — anciens maîtres comme anciens sujets — de refoulement ténébreux, d’une psychanalyse des foules qui n’a pas encore été inventée. Le libéré sent qu’il devrait être libre plus quelque chose, qui viendrait le payer de son arriéré de servitude ; le libérateur, qui se sent pousser après coup une fibre paternelle, regarde amèrement lui tourner le dos un fils prodigue qui ne reviendra pas. ..."
http://www.jose-corti.fr/sommaires/gracq-inedits.html

Klaus Nomi

jeudi 2 décembre 2010

Les phrases du jour, en explorant le Larousse

I make no claims to understand why.
Je ne prétends pas comprendre pourquoi.


I drew my coat closer around me.
Je me suis enveloppé dans mon manteau.
Vous vous souvenez de ce verbe irrégulier : draw - drew - drawn

To draw the enemy's fire
Attirer le feu de l'ennemi sur soi.
(Quelque chose qui arrive hélas souvent lorsque l'on dit certaines vérités pas toujours bonnes à dire ou à être entendues)

The university draws its students from all social backgrounds.
L'université recrute ses étudiants dans toutes les couches sociales.
(Ce n'est hélas plus à l'ordre du jour depuis quelques temps, vu les prix d'inscription etc., régression générale ou quoi ?)

Et enfin, finissons cette exploration en beauté avec deux expressions, l'une sur le déni, l'autre plutôt conseillère en éducation :

To draw the line at something.
Ne pas admettre quelque chose, se refuser à quelque chose.

You have to draw the line somewhere.
Il faut fixer des limites, il y a des limites.

mercredi 1 décembre 2010

Anniversaire


"Ça doit donner une bonne idée de l'ivresse des profondeurs, de boire du champagne sous la Manche. Mais il était écrit que ce 1er décembre 1990, tous les bouchons sauteraient. Y compris celui de quelques centimètres de craie bleue qui empêchait encore le matin même, au tunnel de service (Brigitte pour les intimes), de tirer un trait sous-marin entre la France et la Grande-Bretagne."

Une plante d'Amérique du Nord : l'échinacée

Une vidéo sur cette plante sur ce site :

http://www.floramedicina.com/fr-article48.html

vendredi 26 novembre 2010

Un site instructif


"Le narrateur de Ce qui est perdu s'adresse à un " tu " auquel le lecteur comprend bien vite qu'il serait présomptueux à lui de croire s'identifier : c'est à " elle", l'unique lectrice, à qui la biographie de Kierkegaard était en fait destinée, que sont racontés les semaines, les mois suivant son départ " brutal ". Le lecteur " réel ", lui, s'en trouve comme congédié du texte, mis à distance pour accueillir silencieusement un récit dont les personnages et leur histoire, leurs histoires, se répondent et se redoublent en variations imaginaires; pour finir par " danser avec l'idéalité légère à double réflexion d'un auteur poético – réel " ..."

http://www.contrepointphilosophique.ch/Philosophie/Sommaire/Kierkegaard_et_la_litterature.html

mercredi 24 novembre 2010

La télé, hier soir


Soufflons un peu.
Étonnante soirée télé hier : la vieille dame laissée sans secours, enfermée durant des jours dans sa salle de bain m’a autant impressionnée que la Corée bombardée par l’autre Corée. Cette femme a survécu durant tout ce temps en buvant de l’eau chaude. Les voisins entendaient taper sur les murs et comme seule réponse, ont projeté de faire une pétition pour porter plainte contre ce tapage intempestif. J’imagine que la dame n’a pas dû se contenter de cogner contre les cloisons, elle a dû crier vers le vasistas dont toute salle de bain est pourvue dans ce genre d’immeuble. Le doute s’installant peu à peu dans mon esprit, j’ose espérer finalement qu’il ne s’agit pas d’une réaction inconsciente d’un collectif contre une personne dont la solitude, jugée anormale, dérange. Car qui sait jusqu’où peut conduire la course vers la normalité chez certains hommes : "Je suis normal puisque social, elle n’est pas normale puisque désocialisée, voire asociale." Ce genre de scénario lamentable qui se serait joué autour de cette personne semble impensable, pourtant lors du reportage on a pu voir des voisins interrogés qui n’avaient pas l’air très bouleversés par ce qui m‘apparaît à moi comme un terrible événement. Un quidam questionné dans la rue s’est même exclamé en riant de ce qui n’avait l’air d’être pour lui qu’une simple mésaventure : "Il vaut mieux avoir de la famille et des amis ! Ah! Ah!" Il se réjouissait manifestement de son sort plus enviable, on peut le comprendre, mais bon, une telle délectation me donne envie de consoler virtuellement la dame de ce cauchemar. Imaginez Madame que ce système de fermeture défaillant se serait joué de vos voisins en train de faire l’amour dans la salle de bain et dont les enfants, les amis et l'entourage proche (vous-même), seraient partis en vacances. Qui sait si le sang n’aurait pas fini par couler entre eux durant ce long séjour, ignorés de tous dans cette maudite salle de bain alors que vous, toute seule, n’avez fait couler que de l’eau chaude. Dans le registre sado maso des relations humaines, si l’on en croit ce reportage, c’est une "consolation" possible, mais nous restons tellement dans le glauque n’est-ce-pas, que nous ne pouvons nous contenter de ce genre de "compensation" par trop mesquine. L’amour manque cruellement à nos sociétés éprises de super normalité, vous ne trouvez pas ?
Autre chose m’a impressionnée durant cette soirée télé : le documentaire sur Annie Girardot. On y parlait justement de sado masochisme inconscient entre elle, son mari, et quelques autres, puis quelqu’un a dit quelque chose du genre : "Elle aimait ces hommes pour leurs défauts, leurs défaillances envers elle d’où ce masochisme." L’amour sans exigences, ce n’est pas idéal pour l’équilibre des intéressés mais n'est-ce pas mieux que l’exigence de performances toujours plus hautes pour mériter d’être aimé ? Comme si l’amour s’achetait, ce qui est impossible.

mardi 23 novembre 2010

Is there a connection betwween vitamin D deficiency and the risk of cardiovascular disease ?


"Is there a connection between vitamin D deficiency and the risk of cardiovascular disease? This has always been a matter of debate and studies have produced astonishingly different results."
http://www.destinationsante.com/Vitamin-D-and-heart-disease-the-great-uncertainty-continues.html

jeudi 18 novembre 2010

Dégringolade passagère


On s’aimait, ça allait bien entre moi et moi, on se tenait chaud, on se faisait des promesses, on était bien en paix avec nous même et il a suffit de ce qui semble trois fois rien pour me rendre compte que je ne vaux pas mieux que l'autre en face, la malédiction au bord des lèvres parce que quelqu’un me manque plus fort d’un coup. Je ne sais pas ce qui lui arrive à l’absent, et l’autre se gausse de mon chagrin. Je me sens capable de bassesse, c'est douloureux. En contrecoup, la sensation d'être durablement merdique, je ne m’aime plus, je me suis déçue. Je me serais crue plus forte que ça, plus pacifique que cela, mais non. Au contraire, l’envie de répondre coup sur coup s’est faite sentir. Sans le pouvoir politique de mon "ennemi", j’aurais répondu à l’insulte. Il devait me rester un peu de force malgré tout, car sous les rires de l’adversaire, je me suis contentée de rire à mon tour, bien jaune certes. Quelques heures plus tard, ces quelques phrases pour mémoire. Il n'aura fallu que quelques lignes pour y voir plus clair et me sentir debout, moi-même à nouveau.

vendredi 12 novembre 2010

Le dico du jour

I'm not sure she did the right thing by telling him.

Larousse

mardi 9 novembre 2010

Formidable bilinguisme du site La vie des idées


In France, there are generally only two figures who are remembered in connection with the struggle for Indian independence: Gandhi and Nehru. Our fascination with these two personalities surely reflects our tendency to obscure the complexity of Indian society in order to recall only certain picture postcard images, such as those reflecting Gandhi’s ideology of non-violence.
 
 
Vu de France, on ne retient généralement que deux figures de la lutte pour l’indépendance indienne : Gandhi et Nehru. Notre fascination pour ces deux personnalités est certainement le reflet d’une tendance à occulter la complexité de la société indienne pour n’en retenir que certaines images d’Épinal, telle celle de l’idéologie gandhienne de la non-violence.

lundi 8 novembre 2010

She's left-wing ...

She's left-wing, while he's rather conservative.

C'était mon exploration linguistique du jour.

dimanche 7 novembre 2010

et enfin, la phrase féministe du jour

bringing up the children on her own was an uphill struggle !

le mot pas évident du jour : hémicryptophyte


Étymologie

Crypto signifie caché, hémicryptophyte signifie à moitié caché ; lors de la mauvaise saison, les parties vivantes de la plante sont semi cachées (parties souterraines et bourgeons au ras du sol), alors que leurs parties aériennes se dessèchent et disparaissent.
Wikipédia

Le mot du jour : anémochore

anémochore
adjectif(du grec anemos, vent, et khôrein, avancer)
Se dit des espèces végétales dont la diaspore (fruit ou graine) est dispersée par le vent. (Les graines anémochores sont souvent pourvues de poils [coton, clématite, pissenlit] ou d'une aile [orme, érable, pin].)


Définition du Larousse

Dérèglement climatique : entre science et géopolitique - suite


L’homme est-il responsable ?
Les variations actuelles du système climatique sont liées aux forçages naturels (éruptions volcaniques, activité solaire), mais aussi aux émissions de gaz à effet de serre générées par les activités anthropiques (combustion des énergies fossiles, modification de l’utilisation des terres). Les scientifiques estiment aujourd’hui que moins de 10% du réchauffement apparu depuis 1750 proviendrait d’un forçage radiatif d’origine solaire. La part naturelle du changement est donc réelle, mais ne peut expliquer à elle seule l’augmentation accélérée des dernières décennies du XXe siècle. La part imputable aux activités humaines est donc prépondérante au cours de cette dernière période. Le dernier rapport du Giec (1) (2007) précise d’ailleurs qu’il y a plus de 90% de probabilités pour que les activités humaines soient à l’origine du changement climatique actuel.
Le dioxyde de carbone (CO2) est le principal gaz à effet de serre responsable du changement climatique actuel. Ce gaz contribue à plus de la moitié du réchauffement observé. Les activités humaines entraînent des émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère équivalentes à 8,8 milliards de tonnes de carbone par an. La combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz), à travers le chauffage et les transports est responsable de la majorité de ces émissions avec 7,2 milliards de tonnes de carbone par an (soit 82% de ces émissions). La modification de l’utilisation des terres, qui inclut la déforestation, représente la part restante avec 1,6 million de tonnes de carbone par an (soit 18% des émissions). La moitié des émissions anthropiques de dioxyde de carbone reste finalement stockée au niveau de la basse atmosphère (l’autre moitié étant naturellement reprise par les océans et la biosphère).
Au fil des années, la quantité carbonée s’accumule donc inéluctablement dans l’atmosphère, au rythme actuel de 1,9 ppm par an (molécules de gaz à effet de serre par million de molécules d’air sec). Depuis le début du XXe siècle, la concentration de dioxyde de carbone a augmenté d’environ 35%, pour atteindre 379 ppm en 2005, dépassant largement les valeurs naturelles qui existaient au cours des 650 000 dernières années (180 à 300 ppm).

1. Giec : groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, un organe intergouvernemental ouvert à tous les pays membres de l’Onu.
Paragraphe extrait du Dérèglement climatique : entre science et géopolitique de Gaël Derive, auteur du livre "L’Odyssée du climat. Limiter le réchauffement à 2°C", éd. Terre vivante. Article paru dans la revue Biocontact, mensuel n°207.

samedi 6 novembre 2010

Dérèglement climatique - suite de l'article de Gaël Derive


Le dérèglement climatique au XXe siècle
Les observations réalisées par les scientifiques ont mis en avant une hausse de la température mondiale de 0,7° C au cours du XXe siècle. Pendant la seconde moitié de ce siècle, les températures moyennes de l’hémisphère Nord étaient vraisemblablement les plus élevées des 1 300 dernières années. Le réchauffement planétaire s’accélère au fil des années : la vitesse du réchauffement au cours des cinquante dernières années (0,13°C par décennie) est environ le double de la vitesse moyenne au cours des cent dernières années. La dernière décennie du XXe siècle a notamment été la plus chaude jamais enregistrée par l’homme. Onze des douze dernières années figurent au palmarès des douze années les plus chaudes depuis qu’on dispose d’enregistrements de la température de surface (depuis 1850). La tendance au réchauffement planétaire et son accélération actuelle font consensus au sein de la communauté scientifique.
Ces quelques petits dixièmes de degrés ont mis la plupart des voyants dans le rouge. Le niveau des océans s’est élevé conjointement de 17 cm au cours du XXe siècle. L’élévation du niveau moyen des océans s’effectue de plus en plus vite : la hausse était de 3,1 mm par an dans les années 1990, alors que la moyenne des quatre dernières décennies était proche de 1,8 mm.
Des changements plus visibles permettent également d’entrapercevoir certaines conséquences, puisque de nombreux systèmes physiques et biologiques sont affectés par ce réchauffement planétaire. Le monde du vivant modifie progressivement son comportement. Le réchauffement a par exemple affecté la migration des oiseaux et des poissons, ainsi que leur période de ponte. L’aire de répartition des espèces se déplace en direction des pôles et vers les altitudes plus élevées. La quasi-totalité des glaciers de la planète reculent, et cela de plus en plus rapidement, notamment lorsqu’ils se situent à basse altitude (entre 1 500 et 4 000 m). C’est le cas des glaciers continentaux, que ce soit dans les Alpes, les Andes ou l’Himalaya. La banquise arctique a également perdu le dixième de sa superficie et 40% de son épaisseur depuis les années 1960, tandis que le Groenland et l’Antarctique de l’Ouest connaissent une fonte marquée et accélérée. Au total, plus de 89% des observations scientifiques montrent des changements cohérents avec le sens du dérèglement climatique planétaire.

L’homme est-il responsable ?

vendredi 5 novembre 2010

De la théorie à la constatation (suite de l'article de Gaël Derive)


De la théorie à la constatation

"Le phénomène de l’effet de serre ne date pas d’hier : il existe depuis pratiquement la formation de la Terre, il y a de cela 4,55 milliards d’années. Ce mécanisme est également observable sur plusieurs autres planètes du système solaire, à l’instar de Vénus et Mars qui subissent un puissant effet de serre en raison d’une atmosphère composée à plus de 95 % de dioxyde de carbone.
L’effet de serre est un processus naturel. Le physicien français Joseph Fourier a été le premier, en 1824, à comprendre que l’atmosphère piège le rayonnement infrarouge de la Terre et entraîne une augmentation de sa température. C’est d’ailleurs ce même physicien qui a nommé ce phénomène de la métaphore d’effet de serre. Le scientifique suédois Svante Arrhenius est allé plus loin, en 1896, en avançant que les activités humaines liées à l’utilisation du charbon provoqueraient un réchauffement de la planète. À l’époque, l’activité industrielle apparaissait comme une solution technique bénéfique pour repousser la prochaine période glaciaire. Il avait annoncé qu’un doublement de la quantité de dioxyde de carbone entraînerait une hausse de 4°C de la température mondiale. C’est sensiblement la même valeur qui est aujourd’hui avancée par la communauté scientifique internationale.
Mais la preuve directe de l’impact de l’homme sur l’atmosphère n’a été mise en avant qu’au milieu de XXe siècle par l’Américain Charles David Keeling, qui a mesuré la concentration de dioxyde de carbone sur le volcan Mona Loa, à Hawaï. Il s’est aperçu très vite que le taux atmosphérique de ce gaz montait régulièrement d’une année sur l’autre. Sa concentration était de 315 ppm (parties par million) lors des premières mesures, en 1957-1958, et grimpait de quelques ppm chaque année. La valeur est désormais de 379 ppm (en 2005). L’irréfutabilité de ces observations a rapidement marqué les esprits et entraîné les premières véritables inquiétudes des scientifiques."

Le dérèglement climatique du XXe siècle

Demain, la suite de cet article de Gaël Derive ( de la revue Biocontact)

jeudi 4 novembre 2010

Dérèglement climatique : entre science et géopolitique

Dans la rubrique Dossier de la revue Biocontact, un article de Gaël Derive
"Toutes les études scientifiques s'accordent à le dire : le climat de la planète se modifie rapidement. Qu'est-ce-que les scientifiques observent véritablement ? Quelle est l'origine de ce changement climatique ? Quelle est la part imputable aux activités humaines ? Quel sera le climat du XXIe siècle ? Quelle confiance accorder aux prévisions fournies par les modèles climatiques ? Peut-on stopper le dérèglement climatique ? À quel coût ? Quels seront les gagnants et les perdants de ce réchaufffement ?
À partir du constat sans appel du réchauffement de la planète, de nombreux acteurs interviennent et alimentent le débat. Ce dernier sort du cadre scientifique strito sensu du fait des enjeux qu'il sous-tend : enjeux environnemental, économique, politique et sociétal."
De la théorie à la constatation
la suite demain.
Le site de biocontact : www.biocoherence.fr

dimanche 17 octobre 2010

Tu n'as pas deux cœurs ... mais un seul

« On n'a pas deux cœurs, l'un pour l'homme, l'autre pour l'animal… On a du cœur ou on n'en a pas ».
Lamartine, écrivain
http://penser.over-blog.org/article-droits-des-animaux-59068877.html

vendredi 8 octobre 2010

Mot du jour : blanquisme

"Doctrine issue des idées et de l'action d'Auguste Blanqui. (Le blanquisme a beaucoup influencé le parti socialiste révolutionnaire d'Édouard Vaillant et le syndicalisme révolutionnaire.)"
Dictionnaire Larousse

« Oui, Messieurs, c’est la guerre entre les riches et les pauvres : les riches l’ont voulu ainsi ; ils sont en effet les agresseurs. Seulement ils considèrent comme une action néfaste le fait que les pauvres opposent une résistance. Ils diraient volontiers, en parlant du peuple : cet animal est si féroce qu’il se défend quand il est attaqué. »
— Extrait de la défense d’Auguste Blanqui en Cour d’Assises, 1832

Wikipédia

samedi 2 octobre 2010

mardi 28 septembre 2010

lundi 27 septembre 2010

samedi 25 septembre 2010

mardi 14 septembre 2010

jeudi 9 septembre 2010

mercredi 8 septembre 2010

mardi 7 septembre 2010

lundi 6 septembre 2010

mardi 24 août 2010

mercredi 11 août 2010

mercredi 4 août 2010

jeudi 29 juillet 2010

Le chant des brumes aux éditions Soleil

Présentation de l’éditeur:
"ENTRE RÊVE ET RÉALITÉ, UN VOYAGE POÉTIQUE DANS LE MONDE DES BRUMES…
Djani est à un moment crucial de son existence. Alors qu’il revient d’une expédition botanique en forêt équatoriale, il apprend la mort soudaine de son père. Effondré par la nouvelle, il est amené à se replonger dans son passé douloureux. Après une nuit blanche de souvenirs et une ballade en barque sur les lieux de son enfance, en quête de sommeil, Djani se retrouve aux travers des brumes dans un univers étrange peuplé de créatures qui semblent le connaître et l’inviter à les rejoindre. Alors qu’il cherche à comprendre, Djani va se rendre compte que sa présence est en train de dérégler l’harmonie de ce lieu. Aidé par son guide, Mohenjo, un enfant arbre, par Ninionne, une jeune dryade facétieuse et par les trois savantes tisanières, il va devoir entreprendre un long périple pour restaurer ce qui a été détruit et découvrir enfin qui il est …
« Une très belle exploitation du fond mythique et féerique sans lourdeur aucune, où l’on reconnaîtra des inspirations issues des travaux de Pierre Dubois, Brian Froud mais également de légendaires en provenance de contrées aussi différentes que la Grèce, la France, l’Angleterre ou bien encore la Pologne… Le tout sur fond de débat écologique, pointant du doigt une nouvelle fois l’homme qui oubliant ses liens avec la nature risque de s’oublier lui-même. »"

http://peuple-feerique.com/

Histoire des jours anciens


Double-cliquez sur l'image pour agrandir. (La Voix du Nord)

protéines laitières

"Du côté des protéines : des apports élevés de protéines laitières ont pour effet de diminuer la consommation alimentaire. Du côté du calcium laitier aussi : une équipe de chercheurs vient de montrer que l’élimination fécale des graisses est 2,5 fois supérieure lorsque l’alimentation est très riche en calcium. Lorsque l’on consomme 1 200 mg / jour de calcium (couramment recommandées chez les adolescents garçons et filles, les femmes ménopausées et les personnes âgées), plus de 5 g de graisses sont éliminés quotidiennement.
Des travaux récents montrent aussi qu’il existe dans le tube digestif des récepteurs du calcium, qui sont en rapport avec la régulation de l’appétit. Enfin, on a constaté que des apports insuffisants de calcium lors des régimes amaigrissants peuvent déclencher la faim et diminuer l’observance des recommandations diététiques... Autant de mécanismes convergents pour expliquer l’impact des produits laitiers sur la ligne !"

Par Jean-Michel Cohen

mercredi 28 juillet 2010

mardi 27 juillet 2010

La phrase du jour


He holds his daughter tightly to him.
Je vois une photo de père tenant sa fillette dans les bras dans le journal et c'est en les dessinant que me vient l'envie d'exprimer quelque chose en anglais par rapport à l'image. Je ne pouvais quand même pas laisser ce dessin tout seul.
Si je disais la phrase en français, on dirait "ben oui, il n'y avait pas besoin de le préciser", alors qu'en anglais le dessin familiarise avec cette langue, il crée un lien mémoriel qui plus est.

dimanche 25 juillet 2010

vendredi 23 juillet 2010

Après cette humeur du jour, une envie de merveilleux, une autre de comprendre

À propos de Lanval, de sa fée etc. :
..."La première partie, qui sert également d’introduction, revient sur l’oeuvre de Marie de France: Claudine Glot, Nicolas Mezzalira soulignent la philosophie, les perspectives et l’actualité du projet Partager nos légendes. On y découvre également un texte très intéressant de Christine Ferlampin nous présentant le Lais de Lanval et le situant lui et son auteure dans le temps. Cette première partie se conclue par un écrit de Philippe Le Guillou revenant sur la perplexité du personnage de Lanval.
On s’en prend réellement plein les mirettes dans la deuxième partie, puisqu’on y découvre les yeux grands écarquillés nul autre chose que les reproductions des oeuvres visibles à l’exposition. Alors c’est beau, très très beau même ! Il est très intéressant de découvrir comment un même texte a pu ouvrir les portes à tant d’interprétations, d’images différentes. Elles se suivent, mais nulle ne se ressemblent. On y croise des Belles Dames évidemment, mais aussi des Reines à la moue boudeuse, des jeunes filles songeuses, des jeunes filles amoureuses, des amants et des chevaliers prêts à tout pour conquérir le coeur de leur belle. Les différents supports utilisés se relaient dans cette suite d’images extraordinaires: peintures traditionnelles et numériques, poupées de collection, sculptures, bijoux et collages. Brucéro ouvre le bal avec son Lanval et sa fée cavalière, puis se succèdent les images de Ian Daniels, d’Erlé Ferronnière, de Brian et Wendy Froud, de Didier Graffet, d’Olivier Ledroit, d’Alan Lee, de Jean Lemonnier, de Yoann Lossel, de Kelly Martinez, de Jacqui Martinez, d’ Ed Org, de Séverine Pineaux, de Linda Ravenscroft, de Marc Potts, de Virginie Ropars, de Jean-Sébastien Rossbach, d’ Erwan Seure Le Bihan, d’ Anne Smith, de Gentian Sims Revill, de Rima Staines, de David Thiérrée, de Josephine Wall et de Terri Windling. Il est à noter que chaque reproduction est accompagnée d’un portrait de l’artiste, ainsi que d’une brève biographie. Cette partie se conclue par un texte écrit par Ari Berk nous plongeant dans le monde secret de Lanval."


De l'autre côté du miroir : http://autrecotedumiroir.net/lanval


Une réflexion sur le merveilleux en tant que soupape de sécurité :

..."Le merveilleux apparaît dans Lanval un jour quand le chevalier désespéré quitte la ville. Au bord de la rivière, la ligne de démarcation entre la réalité et la merveille, il se livre tout seul à sa mélancolie : « Mult est pensis pur sa mesaise,/ il ne veit chose ki li plaise » [51-52 "affligé par son malheur, il ne voit autour de lui nulle raison d'espérer"]. (3) C’est alors que le merveilleux s’introduit sous la forme de deux jeunes demoiselles portant deux bassins d’or et une serviette. Suit une aventure qui met à la disposition du chevalier tout ce qui lui manquait à la cour. Le merveilleux a donc pu se substituer à la réalité afin de soulager le chevalier souffrant. Le mécanisme psychique du fantasme fonctionne de manière similaire."

Article intégral : http://mondesfrancophones.com/espaces/moyens-ages/fantasme-fils-desherite/

Humeur du jour


Brumes du Nord, il faut cliquer sur l'image pour y voir plus clair. Après avoir visionné l'émission à propos de Lechien, je me suis demandé en effet si le métier de Prof. n'était pas en train de devenir un métier à haut risque. Comment Lechien a-t-il pu sévir pendant aussi longtemps en toute impunité ? Est-ce possible ? Ce silence des autres adultes, comme si tous craignaient que la poisse s'abatte sur eux s'ils parlaient donne un côté irrationnel, voire irréel à cette affaire. On ne peut du coup s'empêcher de penser à de possibles amalgames, de se mettre dans les chaussures d'une personne accusée à tort. Peut-être que si les gens s'occupaient un peu plus des personnes âgées, que notre société délaisse trop souvent, les enfants s'en porteraient-ils mieux. Peut-être ne faudrait-il confier les enfants qu'à des personnes du même niveau spirituel que le Dalaï Lama, et autres grands sages de cette envergure (sans ironie). Toujours est-il que ce genre de scandale m'amène à trouver les animaux décidément plus intéressants à mon humble niveau, notamment parce qu'on peut s'occuper d'eux en toute décontraction sans risque d'amalgame de la part de l'entourage ! Une pensée émue pour les pauvres instituteurs.

jeudi 22 juillet 2010

La phrase du jour

Pour qu’aucun enfant ne naisse plus séropositif


"Today, fewer than half the pregnant women who are HIV positive have access to treatment to prevent HIV being passed from mother to child – what is known as “vertical” mother-child transmission. If no preventive treatment is given, 20% to 45% of newborns are infected. However, where preventive treatment is put into practice, this figure drops to less than 2%. Which shows how important such preventive action is…"

Article disponible en français : http://www.destinationsante.com/Working-to-ensure-that-no-more-babies-are-born-HIV-positive.html

mercredi 21 juillet 2010

mardi 20 juillet 2010

En contrepoint de mon propos d'hier

La phrase du jour :

"When the weather is stormy the milk goes off quickly".

lundi 19 juillet 2010

Soleil, soleil

La vie c’est comme un voyage. D’étranges spectacles s’offrent parfois au voyageur qui au gré de la marche trouve ainsi matière à réflexion. Sans jeu de mot, l’effet du soleil sur les personnes en est un des plus bizarres, étonnant dans sa diversité. Certaines le prennent bien, il exalte leur joie de vivre, on les entend rire, chanter, communiquer plus facilement. Pour d’autres il en va différemment. Elles deviennent plus agressives, leurs passions sont exacerbées… dans les cas extrêmes on se demande si l’on n’assiste pas à une sorte de possession de leur être tant elles semblent agitées dès que le temps est au beau fixe. Pour ces personnes, il semble que la pluie soit leur meilleure alliée, c’est elle qui les rendra sans doute à elles-mêmes. On dit de certains qu’ils sont lunatiques, mais le soleil a des effets bien plus spectaculaires au niveau de certains tempéraments. Bénéfique pour les uns, étrangement nocif pour d’autres. J’en arrive à me dire qu’il faudrait faire des recherches sur les influences astrologiques et climatiques sur les systèmes nerveux, une sorte d'astrologie scientifique en somme. Une pluie incessante durant la période nécessaire par exemple, calmerait j’en suis convaincue, les ardeurs des guerriers les plus agressifs, comme une bonne douche froide. Mais bon, on ne sera jamais maître du temps.
Reste la maîtrise de soi, qui passe par le sens de l’observation et bien d’autres paramètres.
On dit « Bon vent » aux marins, aujourd’hui je souhaite en pesant mes mots « bon soleil » aux visiteurs de mon blog, qu’il leur soit clément autant qu’une bonne averse pour les rétifs de l’étoile rayonnante appellée non sans raison parfois « soleil de plomb ». Un conseil : évitez de rester en plein cagnard, apprivoisez le soleil, côté ombre.

vendredi 16 juillet 2010

mercredi 14 juillet 2010

Le lapin géant


Le dessin du chasseur, je l'ai vu sur fotosearch, celui du lapin sur Anglais facile, de là, j'ai fait cette composition facétieuse.

mardi 13 juillet 2010

lundi 12 juillet 2010

La feuille


Jolies feuilles elliptiques des cerisiers "du trottoir".

Quelques carrés de terre sont insérés dans un large trottoir bétonné de mon quartier et dans chacun, un cerisier. Les drupes sont arrivées à mâturité. Pas très grosses, rouge foncé, presque noires, elles sont délicieuses et bio étant donné que personne ne s'occupe de ces arbres (ce qui leur réussit plutôt bien). Bonne idée cela dit d'avoir planté des cerisiers aux abords du centre ville. Ce matin, en plus de ma petite dégustation, j'ai également prélevé quelques feuilles mises en ligne ci-dessus.

Et puis pour continuer agréablement la journée voici un petit poème.

La feuille

De sa tige détachée,
Pauvre feuille desséchée,
Où va-tu ? - Je n'en sais rien.
L'orage a brisé le chêne
Qui était mon seul soutien.
D'Aquilon la froide haleine
Depuis ce jour je me promène
De la montagne à la plaine,
De la forêt au vallon.
Je vais où le vent me mène
Sans me plaindre ou m'effrayer.
Je vais où va toute choses,
Où va la feuille de rose
Et la feuille de laurier.

Antoine-Vincent Arnault (1766 - 1834)

jeudi 8 juillet 2010

Un extrait de Croc-Blanc de Jack London

"La sombre forêt de résineux se resserrait de chaque côté du fleuve gelé. Les arbres, qu’une récente bourrasque avait dépouillés de leur blanche couverture de givre, semblaient se pencher les uns vers les autres, ténébreux et inquiétants dans le jour blafard. C’était le règne du silence et de la solitude, un monde figé, si froid et si désolé qu’il se situait au-delà même de toute tristesse. En fait, on y percevait plutôt comme l’ébauche d’un rire, un rire amer pareil à celui du Sphinx, un rire sinistre et angoissant participant de l’inéluctable. C’était l’impérieuse et indicible sagesse de l’éternité qui manifestait sa dérision à l’égard de la vie et de ses vaines entreprises. C’était l’immensité sauvage et glacée du Grand Nord.

Pourtant, la vie était bien là, présente tel un défi. Des chiens-loups progressaient péniblement sur le fleuve gelé. Leur épaisse fourrure était raidie par le givre et leur souffle formait des nuages vaporeux qui se condensaient rapidement en de minuscules cristaux de glace. Harnachés de cuir, ils étaient attelés à un traîneau qu’ils tiraient derrière eux. C’était un traîneau sans patins, un robuste assemblage d’écorce de bouleau qui reposait sur le sol de toute sa surface. L’avant en était recourbé, ébauchant un rouleau, ce qui lui permettait de franchir plus aisément les vagues de neige molle qui se dressaient devant lui en un incessant mascaret. Sur le traîneau était solidement arrimée une caisse longue et étroite. On y trouvait également des couvertures, une hache, une cafetière, une poêle à frire et d’autres choses encore … Mais c’était la masse oblongue de la caisse qui occupait presque toute la place.
En avant des chiens progressait un homme chaussé de larges raquettes de neige. Derrière l’attelage, un autre fermait la marche. Et sur le traîneau, dans la caisse, il y en avait un troisième dont le Grand Nord avait fini par venir à bout et qui ne se relèverait jamais plus pour reprendre la lutte. Car le Grand Nord est hostile à toute forme de vie, le moindre mouvement lui fait injure : il lui faut donc l’éliminer. Il gèle les eaux pour les empêcher d’atteindre la mer. Il fige la sève des arbres jusqu’à ce qu’ils en crèvent. Mais c’est à l’homme qu’il s’en prend avec le plus d’acharnement et de férocité afin de le réduire à sa merci. Parce que l’homme est un être infatigable, en perpétuelle révolte à la seule idée que tout mouvement puisse être inexorablement condamné.
Pourtant les deux survivants, de part et d’autre de l’attelage, avançaient avec calme et détermination."

Jack London