lundi 27 décembre 2010

Avant-propos des MYTHES GRECS

De Robert Graves, traduit de l’anglais par Mounir Hafez

"Après avoir corrigé les épreuves des Mythes grecs en 1958, j’ai médité sur Dionysos, le dieu ivre, ainsi que sur les Centaures auxquels s’attache une réputation contradictoire à la fois de sagesse et de dépravation, et également sur le nectar de l’ambroisie des dieux. Ces trois thèmes sont étroitement reliés. En effet, les Centaures vénéraient Dionysos dont les fêtes débridées à l’automne s’appelaient les  "Ambroisies". Je ne pense plus aujourd’hui que ces Ménades, lorsqu’elles parcouraient la campagne dans un état de frénésie, déchiquetant les animaux ou les enfants, puis se vantant d’avoir été jusqu’en Inde et d’en être revenues, étaient seulement ivres de vin ou de boisson à base de lierre. Les preuves que j’ai réunies dans mon livre : La Nourriture des Centaures (1958) montrent que les Satyres (ils appartenaient à des tribus dont le totem était un bouc), les Centaures (ceux-ci à des tribus dont le totem était un cheval) et leurs femmes, les Ménades utilisaient ces breuvages pour se laver la bouche après absorption d’une drogue autrement plus forte : un champignon cru, l’amanita muscaria, qui provoque des hallucinations et un véritable délire des sens, confère la vision prophétique et communique une vigueur sexuelle et une puissance musculaire remarquable. A ces transes qui duraient quelques heures succédait une totale prostration. Ce phénomène expliquerait la légende de Lycurgue, qui, armé d’un simple aiguillon de bœuf , mit en déroute toute l’armée de Dionysos, formée de Ménades et de Satyres ivres, après son retour victorieux de l’Inde.

Sur un miroir étrusque l’amanita muscaria figure en relief aux pieds d’Ixion. C’était un héros thessalien qui savourait l’ambroisie en compagnie des dieux. De nombreux mythes confirment ma théorie selon laquelle ses descendants, les Centaures, usaient de ce champignon ; et selon certains historiens, les "guerriers scandinaves furieux" l’employèrent en d’autres temps pour se donner de l’audace dans les batailles. J’en suis arrivé aujourd’hui à la conviction que l’"ambroisie" et le "nectar" étaient des champignons vénéneux : très certainement l’amanita muscaria, mais peut-être aussi d’autres, surtout un petit champignon de fumier assez mince qu’on apelle panaeolus papilionaceus qui procure des hallucinations agréables et sans danger. Un champignon assez semblable à celui-ci figure sur un vase attique entre les sabots de Nessos le Centaure. Les "dieux", à qui dans les mythes étaient réservés l’ambroisie et le nectar, étaient peut-être des reines et des rois sacrés de la période préclassique. Le crime du roi Tantale était d’avoir violé un tabou : il avait invité des gens du commun à partager avec lui l’ambroisie.
Le caractère sacré de la reine et du roi s’était perdu en Grèce ; c’est alors semble-t-il que l’ambroisie devint l’élément secret des Mystères éleusiniens, orphiques et des autres Mystères rattachés à Dionysos. En tout cas les participants juraient de ne pas révéler ce qu’ils mangeaient ou buvaient, ils avaient des visions inoubliables et l’immortalité leur était promise. L’"ambroisie" offerte aux vainqueurs des courses olympiques, lorsque la victoire ne leur conféra plus la royauté sacrée, était nettement un produit de remplacement : c’était un mélange d’aliments dont les premières lettres, comme je l’ai montré dans mon livre :
La Nourriture des Centaures, formaient le mot "champignon" en grec. De même les ingrédients, cités par les auteurs classiques, servant à préparer le nectar et le cécyon, la boissson parfumée à la menthe de Déméter à Éleusis constituaient les lettres du mot "champignon".
J’ai moi-même mangé du champignon hallucinogène, le psilocybe, ambroisie divine utilisée de temps immémorial par les Indiens Masatec de la province d’Oxaca au Mexique, j’ai entendu la prêtresse invoquer Tlaloc, la déesse champignon, et j’ai eu des visions transcendantes. Aussi suis-je entièrement d’accord avec R. Gordon Wasson, l’auteur américain qui a découvert cet ancien rite et selon lequel les conceptions de Ciel et d’Enfer en Europe proviendraient peut-être de Mystères de ce genre. Tlaloc était née de la foudre, de même Dionysos, et dans le folklore grec, comme chez les Masatec, tous les champignons en sont également nés — on les dénomme communément  "nourriture des dieux" dans les deux langues — Tlaloc portait une couronne formée de serpents, tout comme Dionysos. Tlaloc habitait sous la mer, tout comme Dionysos. La coutume barbare des Ménades d’arracher la tête de leurs victimes se rapporte peut-être allégoriquement à l’arrachage de la tête du champignon sacré — puisque au Mexique on ne mange jamais sa tige. On nous dit que Persée, roi sacré d’Argos, converti au culte de Dionysos, donna son nom à Mycènes, du nom d’un champignon qui poussait à cet endroit, qu’il avait lui-même découvert et qui donna naissance à un cours d’eau. L’emblème de Tlaloc était un crapaud, de même celui d’Argos ; et de la bouche du crapaud naît une rivière, sur la fresque de Tepentitla. Mais à quelle époque la culture européenne et le culture de l’Amérique centrale entrèrent-elles en contact ?
Ces théories exigent de plus amples recherches, je n’ai donc pas fait état de mes découvertes dans le texte de la présente édition. Je serais très reconnaissant à toute personne qui, par sa compétence en la matière, m’aiderait à résoudre ce problème.
Deya, Majorque, Espagne. R. G.
1960.


"Amanita muscaria is now primarily famed for its hallucinogenic properties, with its main psychoactive constituent being the compound muscimol."
http://en.wikipedia.org/wiki/Amanita_muscaria

dimanche 26 décembre 2010

Philippe Gerrienne - Les plantes anciennes


Les plantes les plus anciennes
La systématique moderne sépare nettement les algues, vivant en mer pour la plupart, des plantes qui, dans l’ensemble, sont terrestres. Les premières constituent un vaste fourre-tout polyphylétique, c’est-à-dire groupant des espèces d’origines évolutives diverses. Les plantes, au contraire, sont évolutivement homogènes, ou monophylétiques : on les appelle Embryophytes car elles se distinguent toutes par la présence d’un embryon. On regroupe néanmoins les algues vertes et les Embryophytes au sein des Chlorobiontes (Lecointre et Le Guyader, 2006), seuls organismes possédant à la fois les chlorophylles a et b, l’un des acquis évolutifs communs à l’ensemble du groupe. Les Embryophytes sont aussi caractérisées par la présence de sporanges, sacs pluricellulaires libérant des spores ; les sporanges femelles sont appelés archégones et les mâles anthéridies. Par la suite, nous emploierons le terme « plantes » pour désigner les Embryophytes, ou encore « plantes terrestres », en référence à leur milieu de vie.
Le cycle de reproduction des plantes fait alterner deux organismes distincts. L’un, appelé gamétophyte parce qu’il produit des gamètes, est qualifié d’haploïde, car chacun de ses chromosomes est en un seul exemplaire. L’autre, appelé sporophyte parce qu’il disperse des spores, est qualifié de diploïde, chacun de ses chromosomes étant en deux exemplaires. Les mousses sont des gamétophytes et les plantes vasculaires des sporophytes. Quant aux sporophytes des mousses et aux gamétophytes des plantes vasculaires, ce sont des organismes discrets, fragiles et difficiles à repérer.
Les plus anciennes traces des plantes sont leurs spores, cellules produites en grand nombre dans les sporanges. Les mousses et les fougères dispersent leurs spores en grande quantité ; elles germent et donnent naissance aux gamétophytes. Une paroi très solide, l’exine, constituée d’un mélange de macromolécules extraordinairement résistantes que l’on appelle la sporopollénine, rend les spores résistantes à la dessiccation et aux agressions de l’atmosphère et du soleil. La présence de la sporopollénine explique que les spores se conservent en grand nombre dans les sédiments.
Les spores les plus anciennes — et non controversées! — proviennent d’Arabie Saoudite et remontent à l’Ordovicien moyen, soit –475 Ma (Stroher et al., 1996). Les plus anciens fragments de sporanges contenant des spores in situ ont été récoltés dans des sédiments de la fin de l'Ordovicien, soit –450 Ma (Wellman et al., 2003). Ils montrent des affinités avec les sporanges de mousses.
La plus ancienne plante possédant des axes, ou tiges, est Cooksonia (Edwards et Feehan, 1980), une minuscule plante sans feuilles, avec des tiges divisées par dichotomies, le résultat étant des axes équivalents dont la partie terminale s’évase en un sporange en forme de coupe. Cooksonia a vécu du Silurien moyen, —425 Ma, au Dévonien inférieur, environ –400 Ma. En raison de la découverte de cellules conductrices dans un Cooksonia du Dévonien inférieur (Edwards et al., 1992), cette plante a été considérée comme l’archétype des plantes dites « vasculaires », chez lesquelles les cellules conductrices, trachéides ou vaisseaux, se généralisent. Plus archaïques, les trachéides ont des parois transversales qui freinent la conduction et elles communiquent entre elles par des orifices latéraux appelés ponctuations ; Plus évolués, les vaisseaux n’ont pas de parois transversales et la conduction y est beaucoup plus rapide.
Le genre Cooksonia, probablement polyphylétique, comporte de nombreuses espèces, parmi lesquelles C. caledonica (Edwards, 1970). Ses sporanges en forme de reins ont une fente de déhiscence leur permettant de s’ouvrir. Ils sont donc très différents des sporanges en coupe de Cooksonia pertoni. Ce caractère à lui seul pourrait justifier le transfert de C. caledonica dans un nouveau genre, encore à créer.
À la fin du Silurien, Cooksonia était accompagné d’une flore lilliputienne de plantes bâties selon la même organisation que lui, mais qui en différaient par des détails : sporanges poilus ou verruqueux chez Tarrantia, très allongés chez Salopella, allongés, avec aussi des tiges tordues, chez Tortilicaulis. Les bords des rivières et des plans d’eau à la fin du Silurien étaient couverts d’une végétation rase mais abondante. Le Canada et la Chine du Sud, à cette époque situés sous l’équateur, possédaient déjà des plantes plus grandes, les Zostérophyllopsides, sans doute favorisées par un climat propice (Kotyk et al., 2002).
P. 18 à 20 du livre intitulé Aux Origines des plantes sous la direction de Francis Hallé Éd. Fayard

Agriculture durable


... "Or, les faits montrent que ces initiatives sont gagnantes à plus d’un titre. Au Mali, dans 65 villages de planteurs de coton, formés en 2007-2008, on a noté une réduction de 94 % de l'utilisation des pesticides chimiques et une augmentation de 400 % de l'utilisation des matières biologiques comme le compost, le fumier ou la paille de riz. Au Sénégal et au Mali, on enregistre une réduction de 90 % de l’utilisation de pesticides chimiques, un à deux ans après les formations."...
http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=4509

Le mot du jour

Halieutique adjectif
Latin halieuticus, du Grec halieutikos, de halieus, pêcheur

Qui relève de la pêche

Larousse

samedi 25 décembre 2010

La BD avec Charles Burns



Vos personnages ont souvent des problèmes de santé . Êtes-vous fasciné par la maladie?


Non, pas vraiment. Je l’amène jusqu’à la défiguration et l’utilise comme une métaphore. Mes protagonistes manifestent physiquement leur mal-être, et se transforment jusqu’à se recréer eux-mêmes.

L'humour du jour

Street Musicians : http://www.laurel-and-hardy.com/

Je les ai localisés, chef !

Éditions Plume de carotte

28, impasse des Bons Amis

31200 Toulouse

Site :
http://www.plumedecarotte.com/

vendredi 24 décembre 2010

C'est extra







Le Buis - L'HERBIER BOISÉ de Bernard Bertrand ; une video sur la Flandre en fin de page.


Le buis
Buxus sempervirens L., Buxacées
Bois sacré
* Petit arbre (jusqu’à 5 m)
* Feuilles persistantes, petites, ovales et coriaces
* Petites fleurs jaune verdâtre, groupées en bouquet à l’aisselle des feuilles
* Fruits mûrs bruns, en capsules sessiles, présentant trois petites cornes.
Botanique
Une seule espèce, mais de nombreux cultivars. Le Buis est avec l’If l’une des plantes les plus utilisées pour réaliser des topiaires, ou des bordures de parterres.
Synonymes
Bois béni, Bois d’Artois, Bois à boîtes ("box tree" en anglais !)
Symbolique
L’immortalité, la force et la santé ! Béni, il est un porte-bonheur chrétien…

Espérance de vie : plusieurs centaines d’années

Apaisant… Le Buis, qui se retrouva au cœur des jardins courtois, cachant aux yeux du monde le secret de bien des galanteries, constituerait pourtant un remède capable d’apaiser les pulsions sexuelles trop envahissantes !

Antipossession… "Si quelqu’un est possédé du Démon, on prend des brins de buis du dimanche des Rameaux, on les attache les uns au bout des autres avec une ficelle et on met cette guirlande autour du lit du patient. Le malade cesse d’être possédé." Rolland.

Dire du Buis qu’il est un arbuste est une insulte pour cette force de la nature… Il faut se promener dans une de ces forêts denses et impénétrables, souvent posées sur le caillou ou les vires les plus escarpées, pour comprendre toute la force de vie qui émane de celui qui paraît être un solide vieillard défiant les forces adverses et les ans. L’extrême lenteur de sa croissance, ses rameaux toujours verts, les nouaisons de sa carcasse, lui valent d’être l’un des plus puissants symboles d’éternité, à tel point qu’il est difficile de dire d’un buis s’il a cent ou mille ans !
Les Gaulois, et sans doute avant eux leurs ancêtres préhistoriques, lui vouaient un véritable culte, il était alors de toutes les cérémonies… Afin de ne pas attirer les foudres des forces obscures de la forêt, les chrétiens lui conservèrent une place de choix dans leur cérémonial, en en faisant le principal rameau béni. On l’appelle d’ailleurs en de nombreux lieux "le Bois à bénir" ! Le sacrement reçu, ses petits bouquets, toujours verts, se retrouvent encore aujourd’hui dans chaque pièce de la maison, généralement au-dessus des portes ou glissés derrière le crucifix de la chambre à coucher ! Les communs ne sont pas oubliés, ni les étables et les granges, ni même les champs ! C’est que le Buis protège indifféremment hommes, bêtes et récoltes…
Pour sa valeur protectrice, il fut souvent planté autour des jardins et des maisons. Ainsi, couvents, châteaux ou demeures bourgeoises favorisèrent l’expansion de ce petit arbre méridional vers des contrées plus nordiques. Chacun pouvait s’enorgueillir de posséder, qui un herbarium, qui un théâtre de verdure ou un labyrinthe en Buis…
Quant aux topiaires, ces buissons végétaux sculptés en formes suggestives, eux aussi étaient en Buis. Ils donnaient au maître de maison un inestimable prestige et aux jardiniers beaucoup de travail et d’application… de talent aussi !
Quant à son bois, il a la réputation d’être, vert ou sec, dur comme du fer. Il doit cette qualité à la densité et à la finesse de son grain qui lui valut d’être à la base de toute une industrie de petis objets précieux. Le Buis sera alors au centre d’un fructueux commerce qui fut la richesse d’une région entière comme le Jura. Seul le diamètre de son tronc limite ses usages, c’est sans doute ce critère qui lui vaut trop souvent le mépris du forestier. Mais insensible à l’injustice, le petit arbre nous rappelle sans cesse que l’on peut avoir un cœur de pierre et être d’une grande générosité !
 
Usages
Le bois de Buis est principalement utilisé en tournage, sculpture, marqueterie et tabletterie, cuillères, petits jouets, jeux de société (échecs), instruments de musique, de dessin, de bureau, tabatières, figurines, etc.
Feuilles et écorce sont utilisées en médecine populaire et en phytothérapie.
L'HERBIER BOISÉ Ed. Plume de carotte

jeudi 23 décembre 2010

L'HERBIER BOISÉ - Bernard Bertrand ; chanson de Margaret (en fin de page)



L’ailante
*Ailantus glandulosa Desf., Simarubacées
*Arbre atteignant 25 à 30 m de haut, drageonnant en abondance
*Feuilles composées de 15 à 25 folioles, ovales, entières, présentant quelques grosses dents à leur base
*Fleurs jaune verdâtre, d’odeur désagréable
*Fruits ou samares, à graines arrondies et comprimées en leur centre.


Botanique
Les feuilles dégagent, lorsqu’on les froisse, une odeur désagréable, mais ce sont les fleurs mâles qui sont franchement nauséabondes, c’est pourquoi on a planté de préférence des arbres femelles. Un choix qui a contribué à une plus grande dissémination de l’espèce, par semis spontané. Ses jeunes rejets présentent le curieux aspect d’un manche à balais, sans aucune branche !

Synonymes
Vernis du Japon, Frêne puant, Faux-vernis du Japon…
Symbolique
En Asie, l’ailante permet de passer du monde terrestre au céleste.



Son histoire rappelle celle du Robinier : entrée illicite sur notre territoire et refus de se plier à nos lois !
Il est entré chez nous avec de faux papiers, se faisant passer pour un Vernis du Japon, ce qu’il n’est pas ! L'erreur serait le fait des botanistes anglais qui le confondirent avec un Sumac nippon (Rhus sp.) ; et le bougre entretient si bien la confusion qu’aucun démenti officiel n’a réussi à déjouer l’imposture !

Son patronyme d’Ailante lui convient mieux. D’origine malaise, il signifie l’"Arbre qui monte au ciel"… On doit à Pierre d’Incarville d’avoir fourni les semences aux Anglais sus dénoncés et l’introduction du premier spécimen en France, entre 1760 et 1796. L’éminent missionnaire crut bien faire, introduisant un migrant plein de promesses : ses feuilles devaient permettre de nourrir la larve d’un énorme bombyx (Phlosamia Cynthia) dont on espérait extraire quantité de soie noble, pour tissus haut de gamme ! Mais l’insecte ne se plia pas aux contraintes imposées et l’opération fut un échec. Sauf pour l’Ailante lui-même, qui conjugue modes de reproduction multiples et efficacité de propagation…

Ses graines ou samares, en forme d’hélice d’hélicoptère, lui permettent de se disséminer à profusion. Il prospère avec une rapidité étonnante, donnant par ailleurs de jolis fûts ! Rien ne lui résiste, installé comme arbre d’ornement dans un jardinet, il fera rapidement de gros dégâts sur les constructions alentour, n’hésitant pas, le cas échéant, à coloniser les toits plats ou les terrasses de ses semis ! Comme cela ne suffit pas à son appétit d’espace, ses racines conquièrent inlassablement de nouvelles terres… S’infiltrant partout, y compris là où il ne faut pas, elles émettent des rejets, qui, se souciant peu des limites de propriété, n’hésiteront pas à envahir la pelouse du voisin, avec les inévitables conflits de proximité que cela suppose. On tente alors de limiter son développement. Mais l’arbre n’a pas dit son dernier mot, il inflige à celui qui essaie de le contrarier de vilaines allergies… Inquiétante invasion, à laquelle les autorités tentent de remédier tardivement : notes et circulaires diverses alertent les candidats à l’adoption… Aucune circonstance atténuante ne semble jouer en faveur de l’envahisseur ! Un étranger évidemment... La xénophobie pourrait bien gagner les esprits les plus tolérants. Pourtant l’Ailante n’est en rien responsable de nos inconséquences, et son exemple devrait nous inciter à plus de réflexion et de sagesse, quant à l’introduction chez nous d’espèces végétales nouvelles !
L’HERBIER BOISÉ - Histoires et légendes des arbres et arbustes Bernard Bertrand Éd. Plume de carotte
Photo trouvée sur ce site :
http://www.lesarbres.fr/ailante.html

Les plantes anciennes


Les plantes anciennes
Philippe Gerrienne
"Chaque fois que je récolte des plantes fossiles, c’est la même fascination, le même émerveillement devant cette fenêtre entrouverte sur une biodiversité que nous connaissons encore si mal. Il y a souvent aussi un peu de tristesse et même un étrange sentiment de culpabilité. Ces fossiles qui nous sont parvenus, parfois presque intacts, au terme de millions d’années d’un improbable voyage géologique, sont condamnés à très brève échéance. Attaqués par la lumière et par l’oxygène, ils vont rapidement s’affadir et quasiment disparaître. Pourtant, la démarche des paléobotanistes est porteuse d’espoir : celui de pouvoir raconter un jour une des plus fabuleuses histoires, l’histoire de ces centaines de milliers d’espèces de plantes qui peuplent la Terre d'aujourd’hui.
Au tout début...
L’histoire de notre univers commence il y a quelque 15 milliards d’années (Ga) par une phase d’expansion d’un objet dense, chaud et opaque. Cette phase, que l’on présente de façon erronée comme une explosion dantesque, est plus connue sous le nom de Big Bang. Plus de 10 Ga plus tard, vers 4,6 Ga, notre système solaire se forme, Terre comprise. La jeune Terre est soumise à un intense bombardement de météorites qui lui apportent, entre autres, une grande partie de son eau.
L’histoire de la Terre comprend le Précambrien, long de plus de 4 Ga, et le Phanérozoïque, toujours d’actualité, qui a débuté il y a environ 542 millions d’années (Ma). La vie serait apparue vers 3,8 Ga et les premières étapes de son développement ne font pas l’unanimité (Javaux, 2006). Leur étude est fondamentale pour comprendre notre biosphère actuelle, mais elles représentent une tâche ardue car les fossiles sont rares.
Les étapes les plus anciennes de l’histoire de la vie sur terre, au cours de l’Archéen et du Protérozoïque, font l’objet de controverses acharnées entre spécialistes. Il n’existe de consensus sur l’existence de formes de vie primitives qu’à propos des cyanobactéries (2,15 Ga) ou des microfossiles de type bactérie du Canada (2Ga) (Javaux, 2006 ; Allwood et al., 2006).
Les algues rouges de la Hunting Formation, au Canada (Butterfield, 2000), sont les organismes pluricellulaires les plus anciens dont les affinités soient certaines ayant des cellules eucaryotes, c’est-à-dire possédant de véritables noyaux. Elles ont vécu au Mésoprotérozoïque (1,2 Ga).
À la fin du Protérozoïque et au début du Phanérozoïque , la biosphère se peuple progressivement et se diversifie : algues multicellulaires, champignons et animaux aquatiques. Les plantes terrestres apparaissent plus tard, à l’Ordovicien, deuxième période de l’ère phanérozoïque."

Chapitre premier p. 17-18 du livre intitulé Aux origines des plantes - Des plantes anciennes à la botanique du XXIe siècle. Sous la direction de Francis Hallé Chez Fayard

mardi 21 décembre 2010

Quelques pièces du miniguide de la Salamandre

En cliquant une première fois, et une seconde fois sur l'image qui se sera présentée, on obtient un grossissement "à la loupe" très intéressant pour pouvoir lire et regarder les dessins agréablement.





Le petit journal du jour


Préserver son système cardiovasculaire et son coeur
La pression artérielle est étroitement liée à la qualité du sommeil mais aussi à d'autres facteurs tels que le stress, les émotions ou encore l'effort. Toutefois, les plages de sommeil, en permettant de reposer l'organisme, restent un moment grandement bénéfique pour la régulation du système cardio-vasculaire et préserve aussi le cœur. Même de courtes siestes procurent un effet positif. Attention toutefois à ne pas dormir trop longtemps, afin de ne pas saborder sa nuit de sommeil le soir venu. D'autre part, le Dr Jean-Jacques Mourad, président de la CFLHTA rappelle que "les "mauvais" dormeurs doivent aussi savoir que, en plus de l'hérédité, du fait de manger très salé, d'être sédentaire ou en surpoids, la dette de sommeil, en qualité et en quantité, augmente leurs risques de devenir ultérieurement hypertendus".
http://www.lepetitjournal.com/homepage/a-la-une/69867-hypertendus-dormez-vous-bien.html

jeudi 16 décembre 2010

lundi 13 décembre 2010

Les phrases du jour

Because of the shortage of affordable housing, there are more and more homeless people.
À cause de la crise du logement, il y a de plus en plus de sans-abri.

I'm glad to see you're up and about again.
Je suis contente de te voir de nouveau sur pied.

I've always wondered why leek is the emblem of Wales.
Je me suis toujours demandé pourquoi le poireau est l'emblème du pays de Galles.

En feuilletant le Bescherelle

dimanche 12 décembre 2010

samedi 11 décembre 2010

Interview de Klaus Nomi


à l'écoute des propos de Klaus Nomi, je lui trouve beaucoup de fraîcheur. Il y a en lui un peu de Mickey mouse, et par rapport à ce qu'il dit de la magie, il est sur la même longueur d'onde que Julien Gracq. Klaus Nomi, une personnalité dont j'aime beaucoup l'indépendance d'esprit. Dommage qu'il nous ait quittés si tôt.

mercredi 8 décembre 2010

"That doesn't have to happen" - Message du Sierra Club

"Les loups gris sont menacés
Les loups gris, l'un des animaux les plus majestueux de l'Amérique du Nord, ont vu leur habitat réduit en plusieurs régions importantes, y compris les Rocheuses du Nord. Seuls 1.600 individus parmi les loups gris et 100 couples reproducteurs restent dans les Rocheuses du Nord, mais les législateurs dans le Montana, le Wyoming, l'Idaho font pression pour contourner la législation sur les espèces en voie de disparition et leur enlever ainsi leur protection. Les loups pourraient disparaître à jamais de la région. ..."
"Wolves are being unjustly blamed for killing too many elk. The numbers, however, don't support this. In Montana, Idaho, and Wyoming elk numbers have actually increased 18 percent since wolf reintroduction.
Wolves are also unjustly blamed for livestock deaths, when they aren't even among the leading causes of losses. Weather, disease, and even dogs kill far more livestock than wolves do.
Congress should play no role in determining whether or not wolves should be listed under the Endangered Species Act. That is a decision that should be made by independent science. To legislate such a decision would weaken the Act and set a dangerous precedent that could lead to more native fish, wildlife, and plants being wrongly stripped of protection."

On accuse injustement les loups de tuer un trop grand nombre de wapitis. Les chiffres cependant n'accréditent pas cela. Dans le Montana, l'Idaho et le Wyoming le nombre de wapitis a effectivement augmenté de 18 pour cent depuis la réintroduction du loup. Les loups sont également mis en cause en ce qui concerne les pertes parmi le bétail, alors qu'ils n'en sont pas les premiers responsables. Les intempéries, la maladie, et même les chiens tuent beaucoup plus de bétail que ne le font les loups.
Le congrès ne devrait jouer aucun rôle pour déterminer si oui ou non les loups doivent être recensés en vertu de la loi sur la protection des espèces en voie de disparition. C'est une décision qui devrait être prise par des scientifiques indépendants. Légiférer à propos d'une telle décision pourrait affaiblir la loi et créer un dangereux précédent pouvant conduire à une augmentation du taux de reproduction de la faune, des poissons, et des végétaux qui seraient privés à tort de toute protection.
https://secure2.convio.net/sierra/site/Advocacy?cmd=display&page=UserAction&id=5186&autologin=true&s_src=610MSCSH02&s_subsrc=nonmember&JServSessionIdr004=1mo88hsbk2.app226a

lundi 6 décembre 2010

dimanche 5 décembre 2010

Réflexions de Julien Gracq


"Les marques de l’ancien lien de sujétion entre colonisateurs et colonisés, protecteurs et protégés, restent indélébiles des deux côtés. "Libre" et "libéré" ne sont pas synonymes ; ce n’est que quand la liberté a effacé derrière elle, avec le temps, sa genèse et son histoire qu’elle est vraiment libre, libre comme l’air, comme l’air qu’on respire sans y penser. Bienheureuse inconscience à laquelle seuls quelques pays anglo-saxons ou nordiques semblent avoir vraiment accédé ! Tout le reste de la planète, dans cette stase post-coloniale que nous vivons, relève — anciens maîtres comme anciens sujets — de refoulement ténébreux, d’une psychanalyse des foules qui n’a pas encore été inventée. Le libéré sent qu’il devrait être libre plus quelque chose, qui viendrait le payer de son arriéré de servitude ; le libérateur, qui se sent pousser après coup une fibre paternelle, regarde amèrement lui tourner le dos un fils prodigue qui ne reviendra pas. ..."
http://www.jose-corti.fr/sommaires/gracq-inedits.html

Klaus Nomi

jeudi 2 décembre 2010

Les phrases du jour, en explorant le Larousse

I make no claims to understand why.
Je ne prétends pas comprendre pourquoi.


I drew my coat closer around me.
Je me suis enveloppé dans mon manteau.
Vous vous souvenez de ce verbe irrégulier : draw - drew - drawn

To draw the enemy's fire
Attirer le feu de l'ennemi sur soi.
(Quelque chose qui arrive hélas souvent lorsque l'on dit certaines vérités pas toujours bonnes à dire ou à être entendues)

The university draws its students from all social backgrounds.
L'université recrute ses étudiants dans toutes les couches sociales.
(Ce n'est hélas plus à l'ordre du jour depuis quelques temps, vu les prix d'inscription etc., régression générale ou quoi ?)

Et enfin, finissons cette exploration en beauté avec deux expressions, l'une sur le déni, l'autre plutôt conseillère en éducation :

To draw the line at something.
Ne pas admettre quelque chose, se refuser à quelque chose.

You have to draw the line somewhere.
Il faut fixer des limites, il y a des limites.

mercredi 1 décembre 2010

Anniversaire


"Ça doit donner une bonne idée de l'ivresse des profondeurs, de boire du champagne sous la Manche. Mais il était écrit que ce 1er décembre 1990, tous les bouchons sauteraient. Y compris celui de quelques centimètres de craie bleue qui empêchait encore le matin même, au tunnel de service (Brigitte pour les intimes), de tirer un trait sous-marin entre la France et la Grande-Bretagne."

Une plante d'Amérique du Nord : l'échinacée

Une vidéo sur cette plante sur ce site :

http://www.floramedicina.com/fr-article48.html