mardi 29 septembre 2009

The brothers Grimm


"... Ils se présentèrent comme de simples collecteurs d’histoires merveilleuses issues de la bouche même des paysans rencontrés dans la campagne de la Hesse où vivaient les deux frères. La vérité est tout autre : les informateurs des Grimm étaient des femmes de la haute bourgeoisie cultivée de Kassel ou de la noblesse de Westphalie ayant une bonne connaissance du français, en raison, pour certaines, de leurs origines huguenotes. Parmi elles, la plus connue est Dorothea Viehmann, qui a fourni à elle seule plus de trente textes du recueil. Elle fut présentée – et cette image perdure jusqu’à aujourd’hui – comme une authentique paysanne hessoise, personnification même de la conteuse. En plus de cette origine sociale des informatrices qui n’était donc pas issue du « bas peuple », il faut, pour dépasser la légende, savoir que les Grimm retravaillaient les textes à chaque nouvelle édition, rompant donc, mais sans le dire, avec la démarche scientifique qu’ils prétendaient suivre en recueillant simplement la parole populaire ..."

http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1247

Le thé

« Si vous voulez renforcer votre système immunitaire, buvez du thé vert! », s’est exclamé Reinhold Zenger.

http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=2009092599_decouvrez-la-theanine-du-the-relaxante-et-immunisante&source=bulletin

vendredi 25 septembre 2009

Walden ou la vie dans les bois

Par Henri David Thoreau

" ... Lorsque autrefois je regardais autour de moi en quête de ce que je pourrais bien faire pour vivre, ayant fraîche encore à la mémoire pour me reprocher mon ingénuité, telle expérience malheureuse tentée sur les désirs de certains amis, je pensai souvent et sérieusement à cueillir des myrtils ; cela, sûrement j’étais capable de le faire, et les petits profits que j’en tirerais pouvaient me suffire ; car mon plus grand talent a été de me contenter de peu. Tandis que sans hésiter mes amis entraient dans le commerce ou embrassaient des professions, je considérai cette occupation comme valant au moins autant que la leur ; courir les montagnes tout l’été pour cueillir les baies qui se trouvaient sur ma route, en disposer ensuite, sans souci ; de la sorte, garder les troupeaux d’Amète. Je rêvai aussi de récolter les herbes sauvages, ou de porter des verdures persistantes à ceux des villageois qui aimaient se voir rappeler les bois, même à la ville. Mais j’ai depuis appris que le commerce est la malédiction de tout ce à quoi il touche ; et que, commerceriez-vous de messages du ciel, l’entière malédiction du commerce s’attacherait à l’affaire.
...

Pour moi, je trouvai que la profession de journalier était la plus indépendante de toutes, en ceci principalement qu’elle ne réclamait que trente ou quarante jours de l’année pour vous faire vivre. La journée du journalier prend fin avec le coucher du soleil, et il est alors libre de se consacrer à telle occupation de son choix, indépendante de son labeur ; tandis que son employeur, qui spécule d’un mois sur l’autre, ne connaît pas de répit d’un bout à l’autre de l’an.
...

Je lis dans le Gulistan, ou Jardin des Roses, du sheik Saadi de Shiraz, ceci : « On posa cette question à un sage, disant : « Des nombreux arbres célèbres que le Dieu très haut a créés altiers et porteurs d’ombre, on n’en appelle aucun azad, ou libre, excepté le cyprès, qui ne porte pas de fruits ; quel mystère est ici renfermé ? » Il répondit : « Chacun d’eux a son juste produit, et sa saison désignée, en la durée desquels il est frais et fleuri, et en leur absence sec et flétri ; ni à l’un ni à l’autre de ces états n’est le cyprès exposé, toujours fleurissant qu’il est ; et de cette nature sont les azads, ou indépendants en matière de religion. Ne fixe pas ton coeur sur ce qui est transitoire ; car le Dijlah, ou Tigre, continuera de couler à travers Badgad que la race des califes sera éteinte : si ta main est abondante, sois généreux comme le dattier ; mais si elle n’a rien à donner, sois un azad, ou homme libre, comme le cyprès.»"

http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1267

jeudi 17 septembre 2009

vendredi 11 septembre 2009

Quand Romy chante

Elif Shafak - interview

"Vous écrivez que la véritable mère du livre, c’est le lecteur. Qu’entendez-vous par là ?
L’écriture romanesque est un art très solitaire : quand vous écrivez, vous êtes tout seul. Quand vous lisez un roman, c’est la même chose. A la différence d’un film ou d’une exposition, vous ne vous rendez pas avec des amis dans un espace public, mais vous vous retirez et vous isolez dans un espace intérieur. A travers cette solitude, un lien s’établit entre l’écrivain et son lecteur. J’ai de nombreux lecteurs (et pas seulement des lecteurs qui ont vécu des expériences semblables à la mienne) qui viennent d’horizons très différents et me disent que mon livre a eu un effet thérapeutique. Lait noir ne parle pas seulement de dépression post-natale. C’est aussi et surtout un livre qui s’interroge sur ce que c’est d’être humain, homme ou femme, traversé par de multiples voix intérieures."
http://www.magazine-litteraire.com/content/Homepage/article.html?id=14235

lundi 7 septembre 2009

jeudi 3 septembre 2009

Un certain Cornus

Ses branches bougent lentement, elles poussent, s’étendent un peu, s’étirent. Le vent le bouscule : une bagarre où le cornus peut laisser quelques feuilles en automne, mais il ne craint presque rien. Sauf le jour où il a réceptionné deux chats, qui en bondissant l’un contre l’autre finirent comme une houle vociférant dans son précieux feuillage. Ces deux imbéciles l’ignoraient tellement dans leur passion réciproque que ça aurait pu lui être fatal. On a besoin d’une présence bienveillante dans ce genre de configuration. Je suis donc intervenue, c’est la moindre des choses. Quelques heures plus tard, il s’était enfin remis d’aplomb, feuilles déplissées, paumes tournées vers le ciel, comme s’il avait repris l’équilibre en cachette (impression due à la lenteur extrême des végétaux). Mais aucune séquelle chez ce solide individu à l‘aspect pourtant si délicat ; d’après son allure, l’incident était complètement oublié.