vendredi 24 juin 2011

Le Faust de Goethe

" La damnation de Faust " de Berlioz


"Berlioz découvrit la première partie du Faust de Goethe peu après la parution de sa traduction en français par Gérard de Nerval en 1828. Plein d'enthousiasme, il mit en musique certains passages qui furent édités en avril 1829 sous le titre Huit Scènes de Faust et les envoya à Goethe. Influencé par sa conception musicale conservatrice, le poète exprima le jugement suivant : " Certaines personnes ne sont capables d'exprimer leur présence d'esprit et leur intérêt qu'en toussant, se mouchant, régurgitant ou croassant : Hector Berlioz semble en faire partie. Attiré par l'odeur du soufre de Méphisto, il lui faut maintenant souffler et éternuer, si bien que tous les instruments de l'orchestre se mettent à cracher et à s'agiter - Faust n'a pas bougé d'un seul cheveu ". Dès la fin de cette même année, Berlioz retira sa partition car il ne pouvait l'exploiter ni comme symphonie, ni sous forme de ballet.

Plus tard Berlioz reprit le texte de Goethe et le livret fut élaboré par le compositeur lui-même qui ajouta ses propres textes aux passages originaux. Mais l'œuvre fut accueillie avec beaucoup d'indifférence. Cette musique passionnée et expressive passait alors pour révolutionnaire, voire cacophonique, d'où l'échec total de la Damnation à Paris. Elle triomphera plus tard en 1847 à Saint-Péterbourg et Berlin.

Il est incontestable qu'à travers cette musique magistrale, Berlioz avait tenté d'innover en matière de dramaturgie musicale. Il fut non seulement le maître fascinant d'un ensemble monumental, constitué du chœur et de l'orchestre, mais aussi l'inventeur d'une musique psychologique et d'une nouvelle palette de sons qui s'expriment dans sa " légende dramatique ".

Cette œuvre fait penser à une peinture somptueuse et gigantesque, évoquant images et visions dans une telle profusion que la mise en scène en devient justement nécessaire."

http://rosannadelpiano.perso.sfr.fr/ONPA_Goethe_html.htm