lundi 19 janvier 2009

Sécurité

"Utiliser les plantes médicinales en toute sécurité

Il serait faux et risqué de penser que l’utilisation de plantes médicinales est, contrairement à celle des médicaments pharmaceutiques, totalement sans danger. Au contraire, il convient d’utiliser les remèdes à base de plantes de manière très ciblée et de respecter précisément le dosage prescrit afin d’éviter tout effet indésirable potentiellement dangereux pour la santé ; En effet, la capacité d’un remède à base de plantes d’influencer les fonctions corporelles dépend autant de la nature de chacune des substances actives des végétaux que de la quantité ingérée.

L’exemple de la digitale pourpre (Digitalis purpurca) très répandue en Europe, qui contient des glucosides cardiotoniques et a déjà sauvé la vie de nombreux patients cardiaques, peut être mis à profit pour illustrer notre propos. Les substances actives de la digitale sont utilisées pour traiter les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, affection grave du muscle cardiaque. Ce remède très efficace fut introduit dans la médecine officielle par le médecin et botaniste anglais William Withering (1741-1799) mais a en réalité été découvert par une herboriste anonyme qui soignait depuis très longtemps déjà avec grand succès les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque avec un extrait composé de plus de 20 plantes différentes. Whithering analysa cette préparation et découvrit que la digitale pourpre était responsable de l’action thérapeutique. Ce remède cardiotonique ne doit toutefois être utilisé qu’en respectant le dosage prescrit, car une ingestion une fois et demie à trois fois supérieure à la dose conseillée peut être mortelle.

Parallèlement à la digitale, de nombreuses autres plantes peuvent également nuire considérablement à la santé si on les consomme en excès ou de façon inadaptée. Nous ne saurions que trop vous conseiller de ne pas prendre à la légère l’utilisation de remèdes à base de plantes. Afin d’éviter tout risque inutiles, nous vous recommandons de ne jamais établir un diagnostic vous-même, en particulier en cas de maladie grave ou chronique, et de ne pas essayer de vous soigner sans consulter un médecin au préalable.

Lorsque l’on souhaite entamer un traitement avec des plantes médicinales, on peut faire des erreurs non seulement lors du diagnostic et de l’automédication, mais également lors de la cueillette et de la préparation. Il ne faut ainsi par exemple absolument pas confondre l’angélique des bois (Angelica sylvestris), que l’on utilise volontiers comme remède contre la toux, avec la grande cigüe (Conium maculatum), qui lui ressemble beaucoup mais qui est mortellement toxique. Lors de la préparation de remèdes à base de plantes, il convient enfin de respecter certaines procédures précises, sans quoi l’action souhaitée ne sera pas obtenue et il y aura de plus un risque d’effets secondaires indésirables. D’autre part, il convient d’être particulièrement vigilant lorsque l’on veut traiter les enfants : il faudra alors réduire le dosage indiqué pour l’adapter à leur poids qui est moins élevé que celui d’un adulte. Il en va de même chez les personnes âgées ou les femmes enceintes qui doivent être particulièrement attentives lors de la prise de remède à base de plantes et toujours consulter un médecin. Enfin, la consommation de remèdes naturels doit respecter un principe qui semble évident à la plupart d’entre nous pour les médicaments pharmaceutiques : il ne faut les utilser que pendant une période limitée dans le temps."
Extrait de 1000 plantes aromatiques et médicinales, Dr Hans W. Kothe, terres éditions