vendredi 11 septembre 2009

Elif Shafak - interview

"Vous écrivez que la véritable mère du livre, c’est le lecteur. Qu’entendez-vous par là ?
L’écriture romanesque est un art très solitaire : quand vous écrivez, vous êtes tout seul. Quand vous lisez un roman, c’est la même chose. A la différence d’un film ou d’une exposition, vous ne vous rendez pas avec des amis dans un espace public, mais vous vous retirez et vous isolez dans un espace intérieur. A travers cette solitude, un lien s’établit entre l’écrivain et son lecteur. J’ai de nombreux lecteurs (et pas seulement des lecteurs qui ont vécu des expériences semblables à la mienne) qui viennent d’horizons très différents et me disent que mon livre a eu un effet thérapeutique. Lait noir ne parle pas seulement de dépression post-natale. C’est aussi et surtout un livre qui s’interroge sur ce que c’est d’être humain, homme ou femme, traversé par de multiples voix intérieures."
http://www.magazine-litteraire.com/content/Homepage/article.html?id=14235