jeudi 3 septembre 2009

Un certain Cornus

Ses branches bougent lentement, elles poussent, s’étendent un peu, s’étirent. Le vent le bouscule : une bagarre où le cornus peut laisser quelques feuilles en automne, mais il ne craint presque rien. Sauf le jour où il a réceptionné deux chats, qui en bondissant l’un contre l’autre finirent comme une houle vociférant dans son précieux feuillage. Ces deux imbéciles l’ignoraient tellement dans leur passion réciproque que ça aurait pu lui être fatal. On a besoin d’une présence bienveillante dans ce genre de configuration. Je suis donc intervenue, c’est la moindre des choses. Quelques heures plus tard, il s’était enfin remis d’aplomb, feuilles déplissées, paumes tournées vers le ciel, comme s’il avait repris l’équilibre en cachette (impression due à la lenteur extrême des végétaux). Mais aucune séquelle chez ce solide individu à l‘aspect pourtant si délicat ; d’après son allure, l’incident était complètement oublié.