jeudi 31 décembre 2009

Situation des ressources génétiques forestières

par Yves Yalibanda

Le climat centrafricain est placé sous l’influence de deux grands centres de haute pression:
l’anticyclone de Libye au nord-est de l’Afrique et l’anticyclone de Sainte Hélène localisé sur l’Atlantique au sud-ouest du continent africain. Il existe deux saisons caractérisées par la position du Front inter tropical (FIT) qui marque le contact entre les masses d’air venant des deux anticyclones: c’est la saison sèche quand souffle l’harmattan, vent du nord-est, et la saison des pluies quand vient la mousson du sud-ouest. Les températures moyennes annuelles varient entre 23,4°C à Bouar au nord-ouest et 26,5°C à Birao au nord-est. Le climat est tropical humide au sud et progressivement plus sec au nord-est. La pluviométrie de 1 806 mm au sud-ouest diminue jusqu’à 843 mm au nord-est. De même, la durée de la saison des pluies de 300 jours au sud-ouest, atteint 130 jours au nord-est à Birao. Il existe trois grandes zones climatiques:
• Le climat guinéen forestier ou équatorial au sud, présente les indices 3.2.1.-9.1.2.-9.4.0.
• Le climat soudano-guinéen ou intertropical au centre (type 6.3.3) inclut les sous-climats soudano-oubanguien (7.2.3), médio-soudanien (6.1.5.-5.2.5.) et soudano-sahélien (4.3.5).
• Le climat sahélo-soudanien ou subsahélien à l’extrémité nord-est du pays se rattache au sous-climat sahélo-soudanien (4.2.6.).
Les formations végétales varient suivant les zones climatiques et présentent une grande diversité, depuis la forêt dense de basse altitude au sud, jusqu’aux savanes arborées et arbustives au nord. La forêt dense humide se divise en deux grands ensembles:
• la région forestière du sud-est appelée «forêt de Bangassou»;
• la zone du sud-ouest où se cantonne la plus grande partie de la forêt centrafricaine.


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Dans le cadre du projet PARN, une enquête effectuée en 1985 a montré que ce sont 550 000 tonnes de bois qui sont libérés chaque année dans le sud-ouest de Bangui. La situation actuelle se traduit par une déforestation au sud-ouest de Bangui, sur les collines voisines, et par un appauvrissement des savanes du nord de Bangui. Les consommations ménagères sont en moyenne de l’ordre de 1,2 kilogrammes par habitant par jour. Si l’on incorpore les consommations des commerçants et artisans, les besoins réels sont de l’ordre de 1,5 à 1,6 kilogrammes de bois sec par habitant et par jour. Ainsi, la seule consommation de bois énergie de Bangui correspondrait à la production annuelle d’un périmètre de plantation d’essences à croissance rapide dépassant 40 000 hectares ou à la récolte (théorique) de produits ligneux à partir de 1 500 à 2 000 hectares de forêt dense humide par an. En 1991, les besoins en bois énergie calculés pour tout le pays étaient estimés à 1,59 millions de tonnes pour le bois de feu et 3 650 tonnes de charbon de bois. (page 14)

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6. GESTION DES RESSOURCES GÉNÉTIQUES FORESTIÈRES
Depuis quelques années apparaît une prise de conscience mondiale en ce qui concerne
l’aspect limité des ressources forestières, la dégradation et la destruction des forêts tropicales. Dans ce contexte, les coupes sans planification ni gestion ne peuvent plus être acceptées. Toute utilisation des ressources forestières doit reposer sur le principe d’une gestion durable. Le Ministère en charge des forêts a donc la responsabilité d’établir les plans d’aménagement pour contrôler le sous-traitant qui exploite les essences dans le cadre de chaque permis d’exploitation et d’aménagement.
Les exigences légales actuelles concernant les opérations de gestion forestière sont à décrire dans les plans d’aménagement établis par le ministère. Ces aménagements pilotes ont permis de définir des techniques d’aménagement compatibles d’une part avec les possibilités de la forêt, et d’autre par avec les impératifs économiques liés à l’activité industrielle. Ces techniques ont permis de mieux réfléchir sur l’adéquation «exploitation-pérennité des peuplements forestiers». C’est donc nanti de tous ces acquis que le Gouvernement centrafricain a installé depuis 2000 à Berbérati, au sud-ouest du pays, une cellule d’aménagement forestier dont l’objectif principal est de réaliser, pour le compte de l’administration forestière, des plans d’aménagement de tous les permis attribués à des sociétés dans les forêts de production.
En plus de ces actions d’aménagement dans les forêts de production, des actions de
conservation in situ et ex situ ont été entreprises dans tout le pays. (page 19)


Le document : ftp://ftp.fao.org/docrep/FAO/007/j2246f/j2246f00.pdf